Noël 1821 : Lumineux et prometteur

Mary Anne Ducharme, traduction Chantal Lafrance (édition décembre 2012)

Les lettres nous enseignent des choses sur le passé que les livres ne peuvent nous transmettre. Nous en avons ici un exemple dans une lettre écrite par James et Margaret Brownlee, datée du 23 février 1821, et adressée à leur beau-frère Archibald Stewart en Écosse.

Suite à l’arrivée des Brownlee en provenance de Carluke, en Écosse, ils ont habité une cabane en bois rond située sur un ter- rain de 200 acres, sur la 4e concession, lot 142. Leur premier enfant, John, commençait seulement à parler et à marcher. Les sources de revenus étaient bonnes : il y avait un verger, plusieurs pins pour la potasse et de la bonne terre pour le grain. Margaret était aussi excitée que les autres femmes à organiser sa nouvelle maison : ce serait une construction de 40 x 26 pieds avec 3 chambres et une cuisine au rez-de-chaussée, avec une mansarde au-dessus et une cheminée à chaque extrémité.

Archibald Stewart devait arriver l’année suivante pour construire les cheminées et acheter une partie de la propriété des Brownlee. (La route actuelle, Brownlee nord, se termine à l’intersection de la route 202 sur un lot encore connu sous le nom de “coin des Stewart “.) En Écosse, à cette époque, la chasse au chevreuil était réservée aux riches et le braconnage était passible de pendaison : James savait donc qu’Archibald serait intéressé à intégrer un groupe de 25 hommes qui organisait une chasse au chevreuil gratuite pendant l’hiver. James décrivait également la transformation de l’eau d’érable avec laquelle on produisait de la mélasse, du vinaigre et des morceaux de sucre d’érable. Il parlait aussi des aliments tout à fait nouveaux pour eux, comme le maïs indien et les “citrouilles, … excellentes pour le bétail, le pain, les tartes et les compotes.”

Les Brownlee ont décrit avec beaucoup de détails alléchants leur repas de Noël de l’année 1821, laissant suggérer qu’ils n’avaient pas l’habitude de telles abondances à Carluke. “Nous avons dîné chez Monsieur Lavison le jour de Noël. Nous avons mangé du bœuf, du porc et de la dinde rôtis, des tartes, des framboises, des canneberges, de la compote de pommes, du pain et du beurre et toutes sortes de légumes.” Ce repas ressemblait à celui qu’ils avaient pris chez Monsieur Norman, un vieil Anglais, à quelques différences près dont “du raton-laveur rôti, du jambon, du pouding indien, du miel, des concombres et des betteraves marinés, un gâteau aux noix, des biscuits sucrés, du thé et des patates au beurre.” Chez les Scriver, ils avaient aussi pu apprécier le thé, le pain, les crêpes, les tourtières et le fromage.

James et Margaret terminaient leur lettre sur ces paroles: “Nos plus sincères amitiés à tous nos amis qui demandent de nos nouvelles. Que la bénédiction de Dieu soit avec vous.”