Une dinde pour Noël

texte et photo : Norma A. Hubbard, traduction : Chantal Lafrance (édition février 2013)

turkey

Par les années passées, nous avions eu des dindes sauvages (Meleagrisgallopavo) sur notre propriété. Il y a deux hivers, alors qu’il y avait beaucoup de neige, un troupeau est venu à nos mangeoires. Les dindons étaient faciles à voir à côté des autres petits oiseaux! Le lendemain de Noël, cette année, une dinde est venue seule dans notre jardin. Ce n’est pas une dinde très grosse et elle n’a pas d’éperons, ce qui fait que je suis certaine que c’est une femelle. Elle a probablement été séparée de son troupeau pendant la tempête ou, parce qu’elle a des plumes manquantes, elle a peut-être perdu une bataille contre un coyote. Alors que nous ne savons pas pourquoi elle est ici, elle semble être là pour rester. Un ami à nous l’a surnommé Butterball. Au moment où j’écris cet article, Butterball est ici depuis une semaine et semble bien déterminée à ne pas quitter. Elle se perche sur notre balcon la nuit venue et rôde autour de nous lorsque nous sortons à l’extérieur.

Les dindons sauvages proviennent d’Amérique du Nord, mais ils ont presque été décimés à cause d’une chasse abusive et de la perte de leur habitat. C’est seulement à cause de programmes visant à réétablir les dindes sauvages que nous sommes privilégiés d’avoir ces oiseaux toute l’année dans nos régions. Les dindes, comme beaucoup d’oiseaux, vivent en groupe, et des troupeaux d’hiver de plus de 200 oiseaux ont été répertoriés dans certaines régions des États-Unis – ce qui fait de notre oiseau solitaire un phénomène bien inhabituel et triste cet hiver.

Une dinde sauvage peut mesurer entre 110 et 115 cm et son envergure d’ailes peut atteindre près de 144 cm. Ces animaux peuvent peser entre 2500 et 10800 g. Les dindons sauvages sont les oiseaux les plus gros. Même s’ils ne sont pas les meilleurs au vol, ils peuvent voler. Notre dinde sauvage peut facilement atteindre le toit de notre maison, mais elle n’est pas très gracieuse en vol. Les dindons sauvages sont omnivores et ils mangent généralement du grain, des fruits, des noix, des bourgeons, des insectes et aussi des grenouilles et des salamandres. Il semble qu’ils mangent ce qu’ils trouvent. Butterball aime les graines d’oiseaux et boit aussi l’eau des bains d’oiseaux avec les autres volatiles, même si elle les éloigne tous lorsqu’elle ouvre ses ailes.

Les dindes femelles sont appelées poules et font leur nid à même le sol. Un nid peut contenir de 4 à 17 œufs. Souvent, une poule peut feindre un accident pour éloigner les prédateurs, comme les ratons-laveurs, les mouffettes et les coyotes, de ses œufs ou de sa couvée. Les petits dindons sont appelés dindonneaux. Les dindes élèvent leurs dindonneaux sans aide des dindons mâles, mais les poussins commencent à subvenir à leurs propres besoins quelques jours après l’éclosion. Les dindons mâles sont appelés « dévoreurs », pour des raisons évidentes.

Présentement au Québec, il est permis de chasser le dindon sauvage au printemps et la limite est de un dindon par chasseur. Tristement, la limite n’est souvent pas respectée. Alors que certains peuvent penser que c’est seulement « un dîner » et que je défends trop bêtement une dinde sauvage, je suis réellement attachée à Butterball. Cependant, comme tous les animaux sauvages, je l’approche avec respect et attention. Je suis certaine que lorsqu’un troupeau passera, elle le rejoindra, car elle semble s’ennuyer de son troupeau. En attendant, c’est une dinde qui est venue pour le dîner, mais qui doit s’en aller !

References:
The Cornell Lab of Ornithology
National Fish and Wildlife Foundation (NFWF)