Le grand ménage du printemps Zéro déchet

par Benoît Bleau (avril 2019)

Nous poursuivons, dans ce numéro, notre réflexion sur les moyens à prendre pour atteindre l’objectif Zéro déchet. Dans le bulletin de février, nous avons pu lire le témoignage d’Audrey qui était à la recherche de trucs pour atteindre l’objectif. Cette fois, nous verrons quels gestes concrets nous pouvons poser pour faire notre grand ménage du printemps en générant le moins de déchets possible.

En faisant le tour des grandes surfaces et des pharmacies pour choisir des produits nettoyants, on se rend vite compte qu’il existe plusieurs marques de produits ayant les mêmes fonctions et, en plus, un produit pour chaque usage. Peut-être avez-vous été plus sages que moi et vous êtes-vous contentés d’utiliser des produits polyvalents? Vous aviez raison de faire à votre tête car la première croyance à renverser est celle de l’absolue nécessité d’avoir un produit spécifique à chaque tâche domestique. Car finalement, avec cette pratique, on se retrouve avec des armoires remplies d’une panoplie de produits qui servent souvent à peine une fois par année. Et, qui dit plusieurs produits, dit plusieurs contenants, donc plus de déchets.

Dans l’approche Zéro déchets, on cherche à réduire à la source selon les besoins. Pourquoi utiliser plusieurs produits spécifiques si quelques ingrédients de base peuvent remplir plusieurs fonctions? Alors on achète moins de produits, on réduit le nombre de contenants, puis, en plus, si on trouve des sources de produits en vrac, on réutilise les contenants usagés pour les remplir. De cette manière, non seulement ces contenants ne se retrouveront pas aux ordures ou à la récupération, mais ils pourront servir encore et encore. Je vous entends me répondre : « Mais si je mets mon contenant à la récupération, c’est bon pour la planète, non? Alors, c’est quoi le problème? » L’idée derrière la démarche zéro déchet n’est pas de choisir entre jeter et récupérer, c’est de réduire au maximum ce qui entre et sort de chez soi. Le fait de mettre un contenant à la récupération ne garantit absolument pas qu’il sera recyclé. Et, même s’il est recyclé, le processus exige des ressources et entraîne nécessairement une dépense d’énergie, ce qui a un impact sur l’environnement. Nous visons donc deux principes de base : réduire le nombre de produits et réutiliser les contenants en achetant en vrac. En bout de ligne, ces petits gestes pour la planète nous feront économiser des sous et de l’espace.

De la théorie à la pratique avec de la «p’tite vache», du vinaigre et des lingettes lavables. Avec seulement deux ingrédients, vous pouvez accomplir la majorité de vos tâches ménagères: du vinaigre et du bicarbonate de soude. Vous allez me dire : «Oui mais ça va sentir le vinaigre partout». Premièrement, l’odeur du vinaigre se dissipe en moins de 5 minutes. Deuxièmement, il est possible de le parfumer avec des agrumes. Avant de composter vos pelures de pamplemousses, d’oranges, de clémentines et de citrons, faites-les macérer pendant quelques semaines dans un pot Mason en les recouvrant de vinaigre blanc. Si vous le préférez, vous pouvez aussi utiliser des épices ou des huiles essentielles. Vous n’aurez qu’à filtrer le mélange macéré avec un coton fromage ou une passoire fine puis le verser dans un pulvérisateur en ajoutant de l’eau additionnée de quelques gouttes de savon à vaisselle pour renforcer le pouvoir dégraissant. Ayez toujours un pot de macération en cours ou déjà prêt pour éviter d’être mal pris.

Ce mélange associé au bicarbonate de soude est parfait pour récurer les saletés les plus tenaces. On l’utilise pour nettoyer le four, les vélos, les jouets, les meubles, les comptoirs, etc. En plus, c’est super économique. Pour moins de 1$ vous aurez 1 litre de nettoyant rivalisant avec les produits écologiques du marché.

En plus des deux produits cités plus haut, procurez-vous du savon pur en copaux, du sel et des huiles essentielles de citron et d’eucalyptus. Vous pouvez trouver tous ces produits de base en vrac dans des boutiques comme Éco-Vrac au 17 rue de l’Église sud à Lacolle ou chez Lemieux au 5840 local D, boulevard Taschereau à Brossard.

Évidemment ça semble bien plus simple et rapide de prendre un essuietout jetable pour essuyer une tache. Cependant, même si vous le compostez, il demeure un déchet qu’on peut éviter. Les lingettes lavables en microfibre sont beaucoup plus efficaces et durent des années. Pour remplacer les tampons à récurer jetables, cherchez les éponges japonaises lavables aussi appelées « tawashi ». Pour remplacer les brosses en plastique, cherchez des brosses en bois et fibres qui seront compostables en fin de vie, il en existe différents modèles : pour le plancher, la vaisselle, les légumes, les bouteilles, et autres. Enfin, pour essuyer les vitres rien de mieux qu’une raclette, plus communément appelée un « Squeegee »; après quelques essais vous verrez que ça fait bien le travail. En guise de conclusion, voici quelques recettes faciles. Essayez-les et vous constaterez que c’est beaucoup plus simple que vous le pensez.

Nettoyant tout usage : 2 t. de vinaigre, 2 t. d’eau chaude + 20 gouttes d’huile essentielle.
Nettoyant pour miroirs et fenêtres : 3c. à table de vinaigre blanc dans 2 tasses d’eau.
Pour enlever saleté ou graisse : mélanger du savon liquide et du bicarbonate de soude.

Pour plus de renseignements, consultez www.ecopeinture.ca/blogue/