1914 : La guerre est déclarée
par Mary Ducharme, traduction Chantal Lafrance (édition avril 2014)
Il y a 100 ans, le gouvernement conservateur a ouvert le premier épisode de guerre au Canada depuis celle de 1812. En août cette année-là, l’Angleterre a déclaré la guerre à l’Allemagne et, à titre de colonie britannique, le Canada fut automatiquement impliqué dans la guerre. A la grande surprise de Sam Hugues, le ministre de la milice, plus de 100 000 canadiens s’enrôlèrent dans l’armée. En 1917, le premier ministre Robert Borden fut forcé de créer le service militaire, ce qui mena à la conscription, car l’enrôlement volontaire échoua à compenser pour les soldats décédés.
À mesure que la guerre progressait, les femmes ont joint les rangs de la réserve volontaire, promues à des emplois traditionnellement réservés aux hommes, et les membres des divisions du Women’s Institute apprirent aux gens à composer avec les restrictions des denrées. La Croix-Rouge et d’autres organismes offrirent du support financier et des réseaux de soutien pour aider les familles touchées par la mort ou des accidents sur les champs de bataille.
Parce que la plupart des gens ont cru que la guerre serait finie avant Noël, il n’y eut pas de nouvelles taxes crées pour suppléer aux coûts de la guerre, mais la loi de Borden sur l’appropriation en temps de guerre incluait des mesures d’urgence. Le financement de cette longue guerre entraîna de sérieux problèmes pour plusieurs secteurs économiques, y compris la dette du secteur ferroviaire.
En août 1914, la paranoïa concernant les allemands-canadiens commença à envahir les esprits et fit naître des pensées sur ces « alliés » susceptibles de joindre l’armée britannique ou d’agir à titre d’espions. Cela causa plusieurs incidents déplorables au Canada, semblables à ceux ayant opposé japonais et canadiens lors de la seconde guerre mondiale.
En octobre, un nouveau régiment canadien à Montréal – l’infanterie de la Princesse Patricia – s’embarqua pour l’Angleterre avec 1098 hommes choisis parmi 3 000 volontaires à la suite d’une campagne nationale de recrutement de neuf jours. (Le régiment a reçu son nom en l’honneur de la fille du gouverneur général, le Duc de Connaught.)
Dans la collection des Archives, il y a une photo datée du 15 novembre 1916, prise à Montréal, qui montre le 5th Royal Highlanders of Canada Reinforcing Company recruté chez les Armoury au 429, rue Bleury, à Montréal. Cette photo, d’une longueur de 1m80, montre les hommes en uniformes prêts à s’embarquer pour le voyage outremer. Le Co.5 RHC DEF fût une des trois compagnies entraînées à protéger les canaux anglais. Jusqu’à maintenant, les fichiers complets de ces compagnies n’ont toujours pas été localisés.
En octobre, 31 000 hommes prirent la route de l’Angleterre en provenance de Gaspé sur un convoi de 30 navires-marchands. S’y ajoutèrent des navires en provenance de Terre-Neuve; ce fut le plus grand contingent à traverser l’Atlantique. Chaque division fut entraînée dans les plaines de Salisbury et sur d’autres sites.
La guerre se termina en 1919 lors d’une cérémonie de 25 minutes à Paris, à la Place Versailles. Parce que Borden insista obstinément sur le fait que le Canada eut un apport majeur dans cette guerre, il représenta le pays dans des conférences sur la paix, signa des traités de paix et devint un membre fondateur de la Ligue des Nations.
L’estimé final des décès à la guerre pour le Canada se chiffre à 60 000 soldats. Mais un autre fléau est souvent passé sous silence: la “grippe espagnole” de 1918 tua plus de gens que n’importe quelle guerre ou maladie dans l’histoire, incluant quelques 50 000 canadiens et 25 millions de personnes à travers le monde. Les lois des mesures de guerre furent strictes et il y eut censure sur le dévoilement du nombre de décès et de maladies dû à la grippe espagnole. À tort, les Canadiens crurent que les Anglais avaient introduit intentionnellement le virus et dévoiler la vérité aurait pu être perçu comme un signe de faiblesse.
Dans le hall Figsby, il y a une plaque commemorative portant le nom de Pte Albert Stuart du 224e bataillon C.F.C., un soldat de la grande guerre décédé en France – pas de ses blessures, mais de la grippe espagnole. En tout, il y eut 66 soldats d’Hemmingford connus pour avoir participé à la première guerre mondiale, alors que seulement 29 sont répertoriés dans le livre Hemmingford: 200 ans d’espoir et de défi. Quelles sont leurs histoires ? Qu’est- ce que votre propre histoire familiale révèle sur ces durs temps d’il y a 100 ans ? Laissez-le nous savoir !
Pour consulter la liste complète des hommes d’Hemmingford qui se sont enrôlés à la guerre, visitez les Archives à l’école élémentaire. Ouvertes les lundi, mardi et mercredi, de 9h à 15h ou sur rendez-vous. Téléphone: (514) 778-2845.