À la chasse aux papillons!
texte et photos: Norma Hubbard, traduction Chantal Lafrance (édition août 2012)
Les papillons ont toujours fait partie de mon enfance. Je me rappelle les essaims de papillons jaunes dans la boue de l’entrée de la maison. Quel enfant n’a jamais chassé un papillon ? Je me rappelle l’avoir fait. Je n’ai jamais vraiment voulu en attraper un: c’était plus un jeu – un jeu qui semblait autant amuser les papillons qui se tenaient toujours hors de ma portée. Aujourd’hui, je chasse encore les papillons, mais avec ma caméra. Les papillons semblent encore s’amuser à ce jeu en se tenant loin de l’objectif. Cependant, si nous arrivons à les photographier au petit matin, juste avant qu’ils ne s’animent ou pendant qu’ils sont trop occupés à boire le nectar des fleurs pour s’apercevoir de notre présence, nous pouvons faire de magnifiques photos. Il y a des papillons magnifiques dans notre région, dont le papillon tigré du Canada (Papilio Canadensis). Ce papillon se reconnaît à la largeur de ses ailes déployées qui mesurent entre 53 et 90 mm et à sa couleur jaune parsemée de ligne noire à la manière du pelage du tigre. Ce papillon étonnant peut être vu souvent sur les lilas au printemps. Le papillon tigré du Canada produit seulement une génération en une année. Une génération compte quatre stades : adulte (papillon), ovum (œuf), larvaire (chenille) et pupe (chrysalide).
Un papillon que la plupart des gens reconnaissent est le Monarque (Daunas plexippus). Le Monarque fait partie des papillons les plus larges du Canada avec une envergure se situant entre 93 et 105 mm. J’ai longtemps essayé de com- prendre comment un papillon seul pouvait migrer vers le Mexique et revenir. Maintenant, je sais que ce n’est pas un seul papillon qui effectue ce long périple, mais bien quatre papillons. Le cycle de vie de ce papillon est intéressant. Les sources documentaires comptent quelquefois des différences dans leur description de la vie du papillon Monarque, mais toutes s’entendent pour dire que les Monarques ont quatre générations par année. Il semble que trois des qua- tre générations se déroulent ici, mais que c’est la dernière génération, celle du stade adulte (papillon) et aussi le plus long des cycles, qui effectue la migration vers le Mexique à l’automne. Ce beau papillon orange et noir est menacé à cause de la perte de son habitat sur la route de son voyage.
Nous pouvons aider nos Monarques en n’arrachant pas les laiterons (ces plantes qui ressemblent aux pissenlits) de nos pelouses. Les Monarques pondent leurs oeufs sur les laiterons, car les larves s’en nourrissent. En observant les laiterons sur ma pelouse, j’ai vu une chenille de Monarque, ce qui fut bien intéressant. La chenille était de couleur jaune brillant avec des rayures noires et blanches. Une larve de Monarque vit environ deux semaines seule- ment avant de passer au stade de pupe (chrysalide).
Un autre papillon intéressant à observer est l’Amiral (Limenitis arthemis arthemis). Ce papillon bleu-noir aborrant des lignes blanches en relief sur ses ailes est l’insecte emblématique du Québec. Étant un peu plus petit que le Monarque et le papillon tigré du Canada, l’Amiral (envergure : 73-79 mm) n’en est pas moins magnifique et peut être observé dans tout le Québec.
Les trois papillons décrits précédemment compte parmi les centaines que l’on retrouve dans nos régions. Mes photos exposées ici sont en noir et blanc, mais il existe beaucoup de sites internet comptant des photos magnifiques nous permettant d’identifier nos papillons. Plantons quelques fleurs comme les soucis, l’échinacée, la verveine, les asters, l’herbe à papillons, les rudbeckias et les lys, utilisons moins de pesticides, laissons quelques mauvaises herbes comme les laiterons pousser, et nos enfants auront une multitude de papillons à chasser!
Sources : www.butterfliesandmoths.org