Débat sur la forêt durable à Hemmingford
par Benoît Bleau pour le Comité d’Environnement de Hemmingford (édition juin 2014)
Au cours de la dernière année, des citoyens de Hemmingofrd ont été choqués de constater que des boisés de notre région étaient coupés à blanc pour des raisons commerciales. Après quelques recherches, il s’est avéré, qu’à part les réglementations provinciales concernant les milieux humides, les rivières et les cours d’eau, la seule réglementation municipale exige de conserver une bande de 30 mètres de la limite de l’emprise de la voie de circulation; une autre de 10 mètres des lignes de terrain au pourtour de l’exploitation. Elle prévoit aussi qu’en cours d’exploitation, l’exploitant doit voir à nettoyer le site des branchailles et débris d’exploitation. Il doit de plus procéder à la plantation d’un nouveau couvert arborescent approprié au type de sol en présence. On ajoute que les dispositions du présent article ne s’appliquent pas au cas de coupe du couvert forestier en vue d’une mise en valeur agricole du site.
C’est bien connu, nos forêts sont une des principales richesses des paysages d’Hemmingford. On y retrouve des essences communes telles que l’érable à sucre, l’érable rouge (plaine), le frêne d’Amérique, le peuplier faux-tremble, le bouleau gris et le thuya occidental (cèdre). Mais ce qui caractérise notre région, ce sont des essences dites nobles ou plus rares telles que les chênes rouge, blanc et à gros fruits, le noyer cendré, le cerisier tardif, le bouleau jaune (merisier), le hêtre à grandes feuilles, le mélèze, la pruche de l’est et le pin blanc.
Ces forêts sont l’habitat d’une faune diversifiée et elles comportent, notamment, des ères de confinement du cerf de Virginie. On peut aussi y observer le lièvre d’Amérique, l’ours noir, le lynx du Canada, le renard roux, la gélinotte huppée (perdrix), la bécasse d’Amérique, le grand pic, le dindon sauvage, l’hirondelle bicolore, la crécerelle d’Amérique et plusieurs autres, sans compter les nombreux batraciens, grenouilles, salamandres, tortues, etc.
Nos forêts sont aussi les plus importantes du corridor vert du sud de Montréal. Un coup d’œil sur une carte aérienne récente nous le démontre clairement et nous fait réaliser à quel point toute la région mé- tropolitaine a perdu ses poumons naturels et repose sur ces dernières parcelles de couvert forestier pour lui permettre de mieux respirer. Sommes-nous tous conscients du patrimoine naturel qui nous en- toure et du risque que nous courons en détruisant nos forêts?
Face à cette problématique, quelques membres du comité d’environnement de Hemmingford ont été désignés pour trouver des solutions. Comme moyen d’action, nous avons choisi la collaboration avec l’administration du canton de Hemmingford.
Une recherche auprès d’autres municipalités et MRC a été faite et un exemple de politique a été fourni à la municipalité. Cette politique, tout en permettant aux producteurs forestiers de continuer à retirer un revenu de l’exploitation forestière, devrait assurer la pérennité de cette ressource pour les générations à venir.
Un outil tel que le Plan d’Aménagement Forestier (PAF), serait fortement suggéré lorsqu’il est question d’exploiter commerciale- ment un boisé. Cet outil permet de mieux connaître les composantes forestières et fauniques de chaque boisé et encadre les opérations d’exploitation de façon à préserver le patrimoine forestier collectif. Nous misons aussi sur l’éducation des petits propriétaires de forêts privées afin de leur donner des idées et les soutenir dans leurs projets d’aménagement et d’entretien.
À l’heure actuelle, afin de répondre aux préoccupations des citoyens, le canton a retenu les services d’un urbaniste pour rédiger un projet de règlement d’encadrement des travaux forestiers. Une fois que ce règlement aura été présenté au conseil municipal du canton, les citoyens pourront en prendre connaissance et se prononcer. Si ce sujet vous intéresse, nous vous invitons à nous écrire (benoit.bleau@gmail.com) pour nous faire part de vos idées et préoccupations.
Si l’environnement vous préoccupe, le comité d’environnement de Hemmingford a besoin de vous. Pensez-y, ça prend plus de 100 ans à un arbre pour atteindre la maturité mais ça ne prend que quelques minutes pour l’abattre. Ne laissons pas couper nos forêts n’importe comment; votre implication peut faire la différence!
En attendant la suite dans le prochain bulletin, voici quelques pistes à explorer pour avoir des idées:
Association du corridor appalachien (corridorappalachien.ca);
American tree Farm System (treefarmsystem.org);
et un site très intéressant pour constater l’état des forêts à travers le monde earthenginepartners.appspot.com