La cuisine zéro déchet … ou presque!
par Benoît Bleau, révisé par Hélène Gravel (octobre 2019)
La cuisine est certainement la pièce de la maison de laquelle sortent le plus de déchets. Que ce soit par les emplettes d’aliments emballés et souvent « sur-emballés », les produits nettoyants, les déchets de table, les essuie-tout, les emballages individuels pour les lunches, les contenants à usage unique de toutes sortes, les accessoires de nettoyage jetables, nous avons la possibilité de faire des choix qui ont un grand impact sur la quantité de déchets que nous mettrons ou ne mettrons pas aux ordures. Quand on y pense un instant, que faisaient nos parents et grands-parents avant l’invention du plastique? Voici quelques trucs simples qui nous permettront de réduire et même ultimement de vivre sans déchet.
Achats : Il est de plus en plus populaire de faire ses courses avec des sacs réutilisables. C’est une habitude qui fait son chemin. Une fois à l’épicerie, il y a encore plein de petits gestes à poser. Premièrement, choisir les produits et aliments en vrac. Pour cela, il faut prévoir apporter les contenants et filets pour y mettre les fruits, légumes et différentes denrées alimentaires qui s’y prêtent. Recherchons les épiceries qui vendent en vrac et demandons à notre épicier d’offrir de plus en plus de produits sans emballage. Ce n’est pas toujours possible mais souvent, il ne s’agit que d’un peu de bonne volonté pour y arriver et plus nous sommes nombreux à le demander, plus il sera encouragé à le faire. Favorisons aussi les produits vendus en contenants consignés. La consigne est de loin le moyen le plus efficace pour favoriser le réemploi et le recyclage efficace.
Rangement : Utilisons des contenants réutilisables et spécialement le verre. Ce dernier a une durée de vie presque infinie, ne se détériore et ne s’altère pas avec l’usage et, lorsqu’il brise, on peut le recycler pour en faire du nouveau verre. À cet effet, savezvous ce qu’il advient réellement avec le verre que vous déposez consciencieusement dans le bac de récupération? On nous dit qu’il est « valorisé » mais le plus souvent, il sert de remblai pour les sites d’enfouissement ou est incorporé au béton parce qu’il est trop contaminé pour être recyclé. Le plus aberrant c’est qu’une des plus grosses usines de recyclage du verre, Owen-Illinois de Montréal, doit s’approvisionner à l’extérieur du Québec pour sa matière première car le verre provenant des centre de récupération est trop contaminé pour être refondu. La bonne nouvelle c’est que de plus en plus de municipalités prennent l’initiative de récupérer le verre séparément en installant des bacs ou conteneurs afin qu’il soit « réellement » recyclé proprement. Cela améliore par le fait même la qualité des autres matières récupérées qui sont ainsi moins contaminées par le verre. N’attendons-pas que la solution vienne de l’extérieur et demandons à nos municipalités d’être proactives dans ce sens. Après tout, il y a plus de 25 ans, Hemmingford s’était démarquée avec un Phoenix de l’environnement remis au Comité pour l’environnement pour son initiative de récupération des matières recyclables et ce, bien avant la collecte sélective de porte-en-porte.
Au lieu d’utiliser les pellicules moulantes qui ne sont pas recyclables, préférons le papier aluminium qui est 100% recyclable et, encore mieux, les pellicules alimentaires imprégnées de cire d’abeille Canada.abeego.com. Vous pouvez même fabriquer les vôtres : https://lestrappeus.es/pellicule-alimentaire-cire-abeille/
Lunches et collations : L’industrie agro-alimentaire a compris que, pour vendre plus, il fallait être à l’écoute des consommateurs et leur « faciliter » la vie. Tous ces produits : jus, compotes, biscuits, yogourt qu’on nous offre dans des portions individuelles génératrices de déchets car, la plupart du temps, les emballages ne sont même pas recyclables, peuvent être achetés en plus gros formats et répartis dans de petits contenants réutilisables pour les lunches et les collations. C’est certain que ça demande quelques efforts mais c’est une belle façon de montrer l’exemple à nos enfants si ce ne sont pas eux qui nous le demandent!
Légumes, fruits et autres aliments frais: La première recommandation est d’acheter au fur et à mesure en fonction de ce que nous consommons au cours d’une semaine et de cuisiner plutôt que d’acheter des plats préparés et emballés. Nous pouvons aussi conserver les épluchures de légumes et les résidus en les accumulant dans un plat au frigo et quand il y en a assez, en faire de délicieux bouillons. Tout ce qui est impropre à cet usage ainsi que ce qui est récupéré du tamisage des bouillons ira au compost. Ah, le compost! Quel merveilleux moyen pour rendre utile ce qui ne l’est plus dans la cuisine. On peut y mettre toutes les matières organiques, les essuie-tout, les papiers mouchoirs, le carton brun, etc. Il y a beaucoup à dire à ce sujet et ce sera l’objet d’un futur article mais en attendant, vous pouvez visiter le nouveau site : infohemmingford.org et entrer « compost » dans la boite : Rechercher un sujet. Plusieurs articles ont été écrits au cours des 10 dernières années à ce sujet.
Il y aurait encore tellement d’autres suggestions à proposer et en écrivant cet article, je n’ai pas la prétention d’avoir une réponse à toutes les questions que soulève le défi de réduire notre empreinte écologique sur l’environnement. Je souhaite surtout susciter vos commentaires et vous entendre parler de vos propres expériences. N’hésitez donc pas à m’en faire part à benoit.bleau@gmail.com car c’est collectivement que nous réussirons à trouver des solutions.