Notre eau potable et les soins à apporter à nos puits

par Benoît Bleau pour le comité d’environnement de Hemmingford (édition octobre 2013)

water glassL’eau que nous buvons est, avec l’air que nous respirons, un élément vital essentiel à notre survie. Il est donc naturel que nous lui accordions une importance prédominante. Pourtant, au Québec, les réglementations concernant l’eau potable en milieu rural sont assez limitées. C’est le règlement Q2- r.6 sur le captage des eaux souterraines qui exige (article 21 ci-dessous) que le propriétaire d’un puits fasse analyser la qualité de l’eau à la construction du puits. Par la suite, il n’y pas de dispositions réglementaires particulières qui obligeraient un propriétaire à faire analyser la qualité de l’eau potable qui sort de son puits. Il y a bien le règlement sur la qualité de l’eau potable (Q2-R40) qui exige un suivi plus serré de la qualité de l’eau destinée à la consommation humaine mais celui-ci s’applique seulement aux systèmes de distribution d’eau qui desservent plus de 20 personnes.

Que devons-nous faire si nous voulons nous assurer d’avoir une eau propre à l’alimentation humaine ? Tout d’abord, nous assurer que les systèmes de pompage et de filtration installés lors de la construction du puits sont en bon état et fonctionnels. Comme nous l’avons vu, par l’article 21 du règlement Q2-r.6, le propriétaire a le devoir de faire analyser l’eau de son nouveau puits pour un minimum de 13 facteurs. Suite à cette analyse, l’entrepreneur lui suggérera les éléments mécaniques susceptibles de corriger les déficiences rencontrées. Ces éléments mécaniques nécessitent un entretien périodique qu’il ne faut pas négliger.

Une fois ces facteurs vérifiés, il est important de faire analyser l’eau annuellement afin de s’assurer que sa qualité est constante. Ces analyses porteront principalement sur les coliformes fécaux et les E-coli qui sont les plus souvent responsables de malaises intestinaux chez les habitants de la maison. Il est possible de pousser plus loin les recherches si nous soupçonnons que des pesticides ou des fertilisants ont contaminé notre puits. Ces analyses sont malheureusement plus coûteuses que les analyses de base.

Plusieurs laboratoires offrent leurs services d’analyse d’eau cependant les prix et le nombre d’éléments analysés varient de l’un à l’autre. Autrefois, il était possible d’acheter un ensemble d’analyse à la pharmacie du village. Ce service n’est plus offert et il faut maintenant contacter directement les laboratoires. La corporation AquaWaterEau de St-Michel offre un service d’analyse biochimique en 5 paramètres pour 65,43$ si vous passez prendre le kit d’analyse à leur boutique ou pour 69,96$ si vous souhaitez le recevoir par transport. Dans les deux cas, il faut retourner la bouteille contenant l’eau à analyser dans les 48 heures suivant le prélèvement. Cette compagnie peut être rejointe au 514-272-2782.

Par contre, pour l’analyse des coliformes fécaux et E.Coli, il y a de nouvelles technologies telles que les ensembles «Coliplates» de la compagnie canadienne EBPI qui sont faciles à utiliser et qui ne coûtent pas trop cher (moins de 20$ par test). Comme ces ensembles se vendent en paquets de 8, il serait intéressant de nous regrouper afin d’économiser. Si vous souhaitez participer à un groupement d’achat pour ces kits, envoyez-moi un courriel ou laissez-moi un message téléphonique et nous ferons une commande en fonction du nombre d’intéressés.

Benoît Bleau, benoit.bleau@gmail.com 514-587-8230

21. Le propriétaire d’un ouvrage de captage doit, entre le deuxième et le trentième jour suivant la mise en marche de l’équipement de pompage, faire prélever des échantillons d’eau souterraine et les faire analyser par un laboratoire accrédité par le ministre en vertu de l’article 118.6 de la Loi sur la qualité de l’environnement (chapitre Q-2).

L’analyse doit porter sur les paramètres suivants:

  • bactéries coliformes totales;
  • bactéries Escherichia coli;
  • bactéries entérocoques;
  • arsenic;
  • baryum;
  • chlorures;
  • fer;
  • fluorures;
  • manganèse;
  • nitrates et nitrites;
  • sodium;
  • sulfates;
  • dureté totale basée sur la teneur en calcium et magnésium.

Le laboratoire remet au propriétaire et transmet au ministre les résultats des analyses des échantillons d’eau mentionnés au premier alinéa, dans un délai de 10 jours du prélèvement s’il s’agit d’échantillons destinés à contrôler les bactéries, ou, s’il s’agit d’échantillons destinés au contrôle d’autres paramètres, dans les 60 jours du prélèvement.

Le propriétaire d’un ouvrage de captage visé au premier alinéa doit s’assurer que l’eau destinée à la consommation humaine respecte les dispositions de l’article 3 du Règlement sur la qualité de l’eau potable (chapitre Q-2, r. 40).

Sources : Stéphane Gingras M.Sc., Inspecteur municipal et environnement, Canton d’Hemmingford et Catherine Stratford, comité d’environnement de Hemmingford.