Les racines de l’éducation à Hemmingford
De la part des Archives par Mary Ducharme, traduction Chantal Lafrance (édition décembre 2013)
Si vous demandez à nos aînés, ils partageront avec plaisir des histoires du temps qu’ils allaient à l’école : comment Mlle Lindsey donna une raclée sur les deux mains de Bill avec une courroie de cuir parce qu’il avait sonné la cloche sans permission, afin de lui souhaiter la bienvenue lors de sa première journée comme nouvelle enseignante; comment tout le monde se rassemblait autour du poêle à bois lors des matins d’hiver glaciaux pour se réchauffer après avoir marché jusqu’à l’école; ou comment Jim s’est rendu à l’école en patins à roulettes lorsque la route 202 fut pavée. Ces anecdotes sont empreintes d’humour, souvent instructives, avec des détails sur les changements survenus depuis ce temps.

Il fut un temps où il y eut près de 20 écoles dans la région d’Hemmingford – chacune étant sous sa propre gouvernance. L’école de 1812 dans une étable sur la rue Robson (Covey Hill) et l’école en bois rond de 1814 pensée par Lucretia Scriver dans le village ont été le commencement de deux siècles d’opinions divergentes sur la gestion des fonds scolaires. Même si beaucoup de dossiers ont progressé sur plusieurs sujets, certaines questions sont encore discutées aujourd’hui. Actuellement, plusieurs questions sont encore à l’ordre du jour : l’inclusion des groupes ethniques et culturels, langue, éducation religieuse, égalité homme-femme pour l’embauche des professeurs, financements – toutes les origines des droits égalitaires pour une éducation de qualité.
Plusieurs batailles sur l’éducation à Hemmingford furent intenses. Dans les années 1850, dans le district no 1, des foules prostestèrent contre le fait que les élèves étaient obligés d’étudier la doctrine protestante, alors qu’ils étaient d’autres allégeances religieuses. Les catholiques demandèrent d’avoir une école dans cette région, “l’école de la dissidence”, mais le conseil scolaire refusa, prétextant que les élèves protestants étaient majoritaires. Les données démographiques changèrent avec une augmentation du nombre d’Irlandais parlant anglais dans le district, plusieurs d’entre eux (pas tous!) étant catholiques. Il y eut aussi des catholiques et des protestants s’exprimant en français. Il y eut un préjudice croyant que dans les écoles catholiques, l’éducation principale concernerait la religion. Cependant, grâce à l’aide gouvernementale, la première école catholique ouvrit ses portes en 1854, et quatre ans plus tard, une autre école catholique ouvrit ses portes dans le village près du site actuel de l’école St-Romain.
Ces conflits furent un prélude nécessaire au progrès et du crédit doit être donné à ceux qui se sont battus avant nous. Quelques volets de la réforme incluent la reconnaissance, dans les années 1860, qu’un professeur doit savoir plus que simplement lire, mais qu’il doit être un professionnel de l’enseignement. En 1883, il y eut les premiers mouvements “vers le secondaire”, les précurseurs de l’ancienne “école modèle” sise au 548 Champlain. Cette école permit de combler les manques de connaissances entre les niveaux élémentaires et universitaires. Et en 1964, la fréquentation de l’école secondaire au Québec devint obligatoire.

Dans les documents historiques actuels d’Hemmingford, certaines données concernant l’historique de l’éducation sont manquantes et certains détails sont conflictuels. Les Archives demandent l’aide de la communauté concernant le partage d’informations, de photos ou d’autres documents qui pourront nous aider à tracer un portrait juste de la longue et significative histoire de l’éducation à Hemmingford. Contactez-nous pour plus de détails.
Nos heures d’ouverture : les lundi, mardi et mercredi, de 9h à 15h, à l’école élémentaire d’Hemmingford, 514 778-2845. Mary Ducharme 450 247-3193 ou Myrna Paquette 450 247-3357.