Les reliques de la vieille église St-Romain
Par Mary Ducharme, traduction Chantal Lafrance (édition avril 2015)
Quatorze stations de chemin de croix ont récemment été découvertes dans le sous-sol de l’église St-Romain par un des membres du conseil d’administration des Archives d’Hemmingford, Léonard Priest. Les stations, nommées Chemin de la Croix, sont des estampes en couleurs qui représentent les dernières heures de la vie de Jésus, du moment où il fut condamné jusqu’à sa mort et son repos au tombeau. Les stations étaient exposées dans la vieille église St-Romain qui fut remplacée par l’église actuelle en 1894, telle que nous la connaissons maintenant au village. Les impressions, qui n’avaient pas été exposées au public depuis près de 120 ans, ont encore des couleurs vives et leurs cadres sont en bonne condition, malgré qu’elles requièrent quelques réparations. Monsieur Priest a pensé qu’il serait intéressant de faire quelque chose avec ces artéfacts du 19e siècle.
Monsieur Priest a donc contacté le Père Lanthier, prêtre de la paroisse St-Romain, lui demandant la permission de nettoyer et de réparer ces estampes, pour ensuite les donner aux Archives d’Hemmingford, afin qu’elles soient préservées. Le Père Lanthier a acquiescé à la demande de Monsieur Priest; les estampes encadrées ont été restorées par Donald Hébert et Monsieur Priest a commandé et acquitté les frais d’un présentoir en bois pour exposer la collection. Le présentoir a été fait sur mesure par Jamie Patenaude. Cette acquisition magnifique sera exposée pour la première fois le 25 avril, chez Pamela Stirling. Le Père Lanthier prendra part à l’événement.
L’église catholique St-Romain, qui dispose du plus haut pignon dans le village d’Hemmingford pouvant être apercu dans les environs, a été érigée il ya 122 ans. Des bénévoles, des centaines de volontaires se sont donné la main pour transporter les pierres de l’église à partir d’une carrière de Chazy, New York, située à 17 milles d’Hemmingford.Les coûts de construction ont été de 12 000$ pour le matériel; la moitié du montant avait été accumulé pendant des années lors de campagnes de financement et le reste fut obtenu sous forme de prêt. Quelques personnes se sont opposées aux plans et à la construction de l’église, la considérant trop grosse et élégante pour un village ayant des moyens limités. Cependant, la construction de l’église a quand même été promue, grâce à la persévérance du curé Jean Ducharme, de Patrick Leahy, de Patrick Tobin, de John Ryan et de madame Henri Bourdeau. Même si l’extérieur de l’église ne fut pas tout à fait terminé, et que la première messe n’y fut pas célébrée avant décembre, la pierre angulaire de l’église fut officiellement bénie en mai 1894, lors d’une cérémonie importante en français et en anglais. L’orchestre de St-Rémi a joué des pièces pour les centaines d’invités, incluant les membres du clergé catholique de Montréal et ceux des paroisses environnantes, de même que les clercs protestants. Des drapeaux colorés flottaient au vent, les fermiers se pointaient avec leurs chevaux et leurs carrioles remplies de visiteurs des can- tons. Ce fut une célébration dans toute la région. En mai, l’année d’avant, Monseigneur Fabre, du diocèse de Montréal, avait officiellement consacré l’emplacement de la future construction.
La nouvelle église, de deux fois la taille de la précédente, contenait 100 bancs et pouvait asseoir 350 personnes : la construction répondait aux besoins de la population croissante. La vieille église, qui était bâtie entre le Vieux Couvent et l’église actuelle, avait été construite en 1844 et, cinq ans plus tard, le premier prêtre s’y était installé, le Père Anthony O’Malley de Sherrington. L’église avait été appelée St-Romain, en l’honneur du jour de fête d’un soldat de la légion romaine. Ce nom a été donné par la suite à la nouvelle construction.
Dans les registres anciens, il y a eu beaucoup de prêtres itinérants qui ont célébré des messes dans des résidences privées. Les registres anciens des églises sont en anglais, parce que les Irlandais et les Loyalistes catholiques étaient plus nombreux que les fidèles francophones. Au fil des ans, cependant, la population de catholiques francophones est devenue majoritaire à Hemmingford.
Un registre fait référence à une église catholique encore plus ancienne, située à côté du cimetière au nord du chemin Fisher sur la route 219. Alors que le cimetière est connu, les registres ne contiennent pas d’informations claires sur l’église à cet endroit. Est-ce que cette église pourrait être la mystérieuse église St-Jérôme mention- née dans une vieille bible de la famille Ryan? Si quelqu’un a des informations additionnelles pertinentes sur cette église, prière de contacter les Archives.
Un autre artéfact d’Hemmingford du 19e siècle, du même âge que les reliques de l’église St-Romain, mais non associé, sera présenté au public la même journée. Un portrait de Julius Scriver datant de 1895 et réalisé par l’artiste W.A. Sherwood est le seul portrait connu de ce membre du Parlement natif d’Hemmingford. Julius Scriver est né dans la maison de Pamela Stirling, cette maison ayant été construite par le colonel John Scriver. Ce portrait a été offert par le Docteur Charles Scriver, arrière-petit-fils de Julius. Le Docteur Scriver, pédiatre et généticien renommé, sera aussi présent à la cérémonie du 25 avril.