Accueillons les pollinisateurs dans nos jardins
Le coin du jardinage par Grace Bubeck traduit par Michèle Fairfield – avril 2024
Le 12 mars Lesle-Ann Hines et Kathryn McCully ont animé un atelier très intéressant sur la création de jardins pour soutenir les pollinisateurs indigènes, organisé par le Réseau communautaire de la Montérégie-Ouest. Pour les personnes pas très au courant comme moi, ça faisait beaucoup d’information à recevoir et à digérer. En revanche, on a également proposé des étapes faciles à suivre pour soutenir les pollinisateurs de même que des liens utiles vers des ressources en ligne à consulter après la présentation.
Les jardiniers le savent, les pollinisateurs sont essentiels pour fertiliser certaines de nos plantes afin qu’elles produisent des fruits et des graines. Ce ne sont pas que les abeilles à miel, une espèce importée d’Europe utilisée surtout en agriculture, mais aussi toutes sortes d’abeilles dont 12 espèces dans notre région, de même que les papillons, papillons de nuit, coléoptères, mouches, colibris et même les chauves-souris. L’atelier s’est concentré sur les insectes pollinisateurs.
En tandem avec les pollinisateurs, la population aviaire a diminué en Amérique du Nord, entre autres parce que 90 % des oiseaux nourrissent leurs petits avec des chenilles car ils ne sont pas encore capables de digérer les graines. Quant aux pollinisateurs, leur déclin est causé par les pesticides, la perte d’habitat, le choix de plantes, la pollution lumineuse, les espèces envahissantes et le changement climatique.
En tant que jardiniers, nous pouvons contrer trois de ces raisons pour aider les pollinisateurs.
- Les pesticides : Nous pouvons cesser d’utiliser les pesticides. Il peut être plus difficile pour les agriculteurs de les délaisser puisque leur survie en dépend. Mais en tant que jardiniers amateurs nous pouvons planter davantage de plantes et utiliser d’autre méthodes pour empêcher les insectes de créer trop de dommages.
- Le choix de plantes : On peut commencer par planter des espèces indigènes qui soutiennent les pollinisateurs indigènes. Pourquoi? Parce que les pollinisateurs ne sont pas tous des omnivores capables de se nourrir du nectar et du pollen de n’importe quelle fleur. Certains sont adaptés à des plantes indigènes précises dont ils dépendent pour survivre. L’exemple le plus probant est celui du monarque, ce papillon dont la seule source de nourriture est l’asclépiade. Mais il y en a beaucoup d’autres. Les espèces indigènes, donc, plutôt que les cultivars ou « nativars » qui ne sont pas des espèces indigènes, sont les meilleures sources de nourriture pour les pollinisateurs. Il est aussi important de choisir un éventail de plantes indigènes afin d’offrir de la nourriture à divers pollinisateurs, des plantes qui fleurissent à des périodes diverses au cours de la saison. Toutefois, un grand nombre de fines herbes et de fleurs annuelles sont aussi de bonnes sources de nourriture pour les pollinisateurs même si elles ne sont pas indigènes, selon le document en ligne très détaillé publié par Pollinator Partnership (https://www.pollinator.org/ pollinator.org/assets/generalFiles/StLawrence-FRENCH-2017. pdf). La phacélie et le tournesol peuvent nourrir presque toutes les abeilles indigènes.
- L’habitat : Les pollinisateurs ont diverses façons de se protéger et de bâtir des nids. Ils ne vivent pas tous en colonie. Certains sont solitaires, d’autres nichent dans le sol mais aussi sous les feuilles, dans la paille et les branches ou dans des arbres morts. Le jardin ou le paysage bien « ordonné » ne fournit pas typiquement assez d’habitat pour les pollinisateurs. En hiver, par exemple, mieux vaut laisser les feuilles mortes dans le jardin et ne les retirer que lorsque les températures se maintiennent au dessus de 10 degrés.
L’eau est essentielle. Aussi, agrémenter son jardin de petits étangs ou de plus petites sources d’eau avec une légère pente vers l’eau pour faciliter l’accès et la sortie ne profite pas qu’aux pollinisateurs mais aux oiseaux et autres animaux sauvages.
Ce n’est qu’une partie des renseignements et idées que j’ai recueillis de la présentation et de ma lecture des ressources mentionnées. Il y a tant à apprendre! Mais une chose me semble très claire depuis mes récentes années de jardinage : c’est tellement mieux de jardiner de sorte à inviter toute la nature à se développer plutôt que jardiner pour ne plaire qu’à l’humain. Quand un environnement est convivial et qu’il soutient tant de créatures, on fait partie d’un plus grand cycle de vie, celui de toute la Nature.
Lesle-Ann et Kathryn nous ont donné des graines de deux espèces indigènes à planter dans nos jardins cette année, le coréopsis et l’asclépiade. Elles participent aussi au projet d’Ormstown Butterflyway / L’effet papillon fondé par David Suzuki (voir Facebook), et elles ont planté un jardin de fleurs indigènes dans le jardin municipal d’Ormstown. Nous pouvons y contribuer dans nos propres jardins et qui sait, peut-être dans des espaces publics de Hemmingford? Vous pouvez trouver les plants indigènes aux Jardins Ellis à Ormstown.