Benoît Coulombe – Ferme la Giroflée
par Susan Fisch – traduit par Benoît Bleau (août 2020)
En 2004, Benoît Coulombe et sa conjointe d’alors, Nancy Blanchette, cherchaient une terre dans le Canton de Hemmingford, attirés par l’énergie et la beauté de son environnement. Ils commencèrent par s’établir dans le village. La petite famille, avec ses deux garçons, Baptiste et Caleb, et le fils de Nancy, Jérémy, s’y implanta. Mais ils rêvaient toujours de posséder une terre et finirent par la trouver en 2013 sur le chemin Napper.
Cela correspondait bien à l’expertise de Benoît en production fruitière et maraichère, étant lui même consultant en agronomie et en gestion agricole et enseignant la production agricole.
Ils choisirent de cultiver des bleuets en régie biologique car ce type de production est rare dans la région. Il y a une bonne demande pour les bleuets car ce sont des super aliments aux propriétés médicinales bénéfiques pour le cœur, le cerveau et le système immunitaire. Ils sont aussi un puissant antioxidant et ont l’avantage de bien se conserver. Ça leur permettait d’avoir une stabilité financière alors qu’un des deux travaillait à l’extérieur et l’autre sur la ferme. Nancy et Benoît travaillèrent d’arrache pied à préparer la terre et y planter plusieurs milliers de plants que Benoît incrémente chaque année.
Une plantation de bleuets nécessite de la patience. Alors que pour une ferme conventionnelle on peut entrevoir des profits au bout de 8 ans, il en faudra au moins 10 en régie biologique et aucune récolte durant les 3 à 4 premières années, le temps que les plants s’établissent et atteignent la maturité. Il cultive présentement 15 variétés, de sûr à sucré; à petits ou gros fruits; pour une cueillette de la mi-juillet à la mi-septembre.
La récolte de cette année est abondante mais il est difficile de trouver des ouvriers pour ce type de production de nature variable et sur demande. Normalement, la récolte se fait de 6h à 13h puis en soirée. Mais, s’il y a de la rosée, on ne peut récolter avant 9h et en cas de pluie, on ne peut pas récolter du tout. Les horaires s’établissent donc en fonction de la température. Les principaux enjeux de ce type de production sont les oiseaux, les insectes, les maladies et le manque de cueilleurs. Benoît croit à un marché juste et à des salaires équitables afin que les ouvriers aient une vie décente dans un environnement sans pesticides. Il verse des salaires supérieurs à la moyenne. Sa mission est basée sur une chaine de valeurs : accordant une valeur égale aux cueilleurs; assurant des revenus équitables aux producteurs biologiques et aux consommateurs qui souhaitent investir localement tout en se préoccupant de leur santé.
Il invite la communauté à venir cueillir ses bleuets. Vous pouvez :
1) travailler en échange d’un salaire quelques heures ici et là ou quelques jours par semaine;
2) faire de l’autocueillette et payer moins cher;
3) OU, un système de troc en échangeant votre temps contre des bleuets : 30% de ce que vous récoltez est à vous. Une excellente manière de passer une journée en pleine nature.
Vous pouvez aussi prépayer pour un forfait de bleuets congelés, vous assurant ainsi un approvisionnement annuel. Pour des bleuets de première qualité, congelés de 24 à 48 heures après leur récolte dans des sacs réutilisables, placez votre commande prépayée et venez la ramasser à la ferme chaque deux semaines ou chaque mois. Il offre aussi des bleuets de seconde qualité pour les confitures et les tartes.
Pour sa mise en marché, Benoît a établi une regroupement de producteurs de bleuets biologiques de la région, et vend localement au marché Tradition, au Café, en autocueillette et à son kiosque à la ferme. Il vend aux Fermes Lufa, à un grossiste et au Marché Atwater où Nancy tient un kiosque depuis 2018. Il fournit aussi d’autres fermes biologiques qui ajoutent ses bleuets à leurs paniers de légumes hebdomadaires.
La ferme produit en plus deux types de poivrons très sucrés et délicieux pour les collations. Benoît loue des parcelles de terrain à des individus qui souhaitent démarrer un projet. Ils bénéficient d’un investissement minime, de l’expertise de Benoît et de ses conseils, de la synergie d’une communauté et en bout de ligne, de la certification biologique pour leurs produits. Ainsi, La Giroflée est un incubateur pour les producteurs en démarrage ce qui crée de la diversité sur la ferme. Il souhaiterait accueillir des projets de démarrage en herboristerie médicinale et en production biologique spécialisée. Il envisage aussi offrir son expertise aux petites fermes biologiques des environs.
La vison de Benoît pour le futur est d’attirer des individus qui cultiveraient des produits biologiques variés communautairement. Ça pourrait être des gens des environs qui visitent la ferme, des gens qui y travaillent et ceux qui y viennent pour profiter du site pour sa synergie, son environnement et qui y viendraient fréquemment. Il entrevoit une infrastructure simple permettant aux gens d’utiliser la ferme pour divers événements tels qu’une journée de yoga ou de méditation, ou une retraite et des ateliers, ou d’autres activités dans un milieu naturel. Depuis trois ans, il organise un festival du printemps et aimerait y ajouter une fête des récoltes et un festival d’automne pour le plaisir des familles et des amis. En espérant que cela en inspirera d’autres à utiliser son site pour des événements. Mais évidemment, cette année, tout cela est mis en attente…
Si vous avez du temps pour venir récolter d’excellents bleuets biologiques cet été, vous les trouverez au 753 chemin Napper au nord du chemin William. Mais, veuillez téléphoner au 514 951-0193 auparavant. Benoît sera heureux de vous accueillir. Vous pouvez aussi le suivre sur Facebook à Ferme Giroflée.