Il n’y en a qu’un
texte et photo: Norma A. Hubbard, traduction Chantal Lafrance (édition juin 2013)
Si vous clignez des yeux, vous les manquerez probablement. Les colibris bougent leurs ailes à plus de 75 battements par seconde, ce qui produit un bourdonnement caractéristique. Ils mesurent entre huit et 10 cm, ont une envergure d’environ 11 cm, pèsent aussi peu que trois grammes, soit l’équivalent du poids de 21/2 trombones. Sans aucun doute, ils sont minuscules, mais ils sont fascinants. Il en existe seulement une variété dans nos régions : le colibri à gorge rubis (Archilocus colibrus).
Bien qu’ils soient minuscules, ces oiseaux ont conservé plusieurs caractéristiques des oiseaux plus gros, incluant leur façon d’établir et de défendre leur territoire. Les mâles arrivent la plupart du temps les premiers pour établir un territoire pour la femelle. Ces combattants féroces protégeront un territoire d’environ 1⁄4 acre. Les femelles pondent d’un à deux œufs et la couvaison dure entre 11 et 16 jours. Les nids sont fabriqués d’herbages trouvés par terre, comme les chardons, et sont retenus avec des fibres de toiles d’araignées. Les femelles peuvent avoir de une à trois couvées par année. Les femelles élèvent leurs petits seules.
Les colibris sont assez curieux et vont souvent s’approcher des gens. Il y a deux étés, alors que j’arrosais le potager par une journée très chaude, je fus très chanceuse d’apercevoir un colibri qui avait décidé de “ prendre sa douche” dans le jet du boyau d’arrosage. Ce fut une expérience extraordinaire de pouvoir observer un si petit oiseau seulement à quelques pouces de moi, alors qu’il prenait sa douche. Il est revenu plusieurs fois et entre chaque “douche”, je pouvais le voir se poser sur une branche tout près. À la suite de cette expérience, j’ai continué d’offrir des “douches” aux colibris lors des journées chaudes d’été et, plus souvent qu’autrement, ils ont accepté l’offre.
Les colibris nous reviennent à chaque mois de mai et sont déjà repartis en début d’automne. La meilleure façon de les attirer est d’avoir quelques mangeoires prêtes au moment de leur arrivée après leur longue migration. Les colibris nous arrivent du golfe du Mexique et ils s’arrêteront entre un et 14 jours aux points de ravitaillement qui parsèment leur route. Ils se rappelleront des sites de ravitaillement et y reviendront année après année.
Il faut cependant demeurer prudent: il ne faut jamais utiliser de nourriture qui contient des colorants rouges, car ils pourraient rendre ces oiseaux malades. Il existe des marques qui ne contiennent pas de colorant et, comme la plupart des mangeoires à colibris sont rouges, cela importe peu que la nourriture soit in- colore. Vous pouvez concocter vous-mêmes la nourriture à colibris en mélangeant de l’eau et du sucre dans un ratio de 4:1. Il est mieux d’utiliser de l’eau préalablement bouillie. Laissez aussi refroidir complètement la préparation avant de l’utiliser. Lorsque les températures sont plus froides, le ratio eau/sucre peut être de 3:1. Ne jamais utiliser du miel, de la cassonade, de la mélasse ou des substituts de sucre. Peu importe que vous concoctiez ou que vous achetiez la nourriture, il est impor- tant de la changer fréquemment (à tous les 3-4 jours). C’est aussi une bonne idée d’utiliser des mangeoires plus petites et de changer la nourriture plus souvent, à chaque jour lors des canicules.
Si vous désirez vraiment attirer les colibris, en plus des mangeoires, vous pourriez faire pousser des fleurs comme source naturelle de nectar. Les colibris sont attirés par le rouge et préfèrent les fleurs de forme conique. Il y a plusieurs variétés de plantes qui les attirent comme l’ancolie rouge, le chèvrefeuille, les phlox, la mélisse-citronnelle et les lys. Avec un peu d’effort, tout le monde peut attirer ces petits oiseaux !
References: Stokes Field Guide to Birds Eastern Region (Donald & Lillian Stokes); Birds of Canada (Fred J. Alsop III); The Cornell Lab of Ornithology (online)