Ça démange, ça démange, ça démange !

texte et photos: Norma A. Hubbard, traduction Chantal Lafrance (édition juin 2014)

herbe puce

Je me souviens que mon professeur de botanique nous répétait : “trois feuilles, n’y touchez pas!”. Alors qu’il y a plusieurs plantes à trois feuilles dans nos régions, j’ai appris à en identifier une plus que les autres par nécessité absolue, l’herbe à puce (Toxicodendron radicans). Je fais partie des quelques 85% de la population à être allergique à l’herbe à puce. Ne vous réjouissez pas trop vite si vous n’êtes pas allergique à l’herbe à puce, car cela peut changer avec le temps. Il semble aussi qu’après chaque contact avec l’herbe à puce, les réactions allergiques s’amplifient! Je suis entièrement d’accord!

L’herbe à puce est invasive et très répandue partout au Canada, sauf à Terre-Neuve. Elle pousse sur tous les types de sol, même sur les sols rocailleux ou sablonneux, elle n’a pas besoin d’un sol enrichi. Elle peut pousser dans nos forêts et le long des routes. L’herbe à puce est une vivace qui pousse à partir d’un système racinaire étendu et difficile à contrôler. C’est aussi une plante grimpante qui peut s’enrouler sur les arbres et les murs de pierre.

C’est une huile irritante de l’herbe à puce, appelée urushiol, qui cause cette horrible irritation cutanée. L’urushiol est présente sur toutes les parties de la plante –les feuilles, les tiges grimpantes et même les racines!-. Lorsque nous avons emménagé dans notre maison, c’était tard à l’automne, donc je ne savais pas, lorsque j’ai arraché la vigne qui poussait sur notre mur de pierre, que c’était de l’herbe à puce. Je portais des gants, mais à mesure que le soleil me réchauffait, je me servais de mes mains gantées pour remonter mes manches : le soir, mes deux avant-bras étaient couverts d’irruptions cutanées qui ont fait des cloques dans les jours suivants.

Si vous êtes en contact avec l’herbe à puce, lavez la région infectée avec du savon et de l’eau. Il est important de savoir que l’huile irritante reste sur les vêtements et les outils de jardin et peut vous irriter par des contacts ultérieurs. Même nos animaux –qui ne sont pas allergiques à l’urushiol- peuvent nous transmettre l’irritation s’ils sont en contact avec l’herbe à puce. Tous les vêtements contaminés doivent être enlevés et lavés, en portant une attention spécifique à ceux pouvant avoir été en contact avec l’urushiol de la plante. La calamine, les compresses d’eau froi- de, les bains de bicarbonate de soude (soda à pâte) et d’avoine peuvent aider à diminuer l’irritation; pour les réactions plus sévères, il serait approprié de consulter un médecin. J’utilise une crème à la cortisone prescrite par mon médecin. Il est important de noter que les cloques, même si elles coulent, ne peuvent transmettre d’autres éruptions cutanées. Seul le contact avec l’urushiol peut provoquer une réaction cutanée et cette huile est si puissante qu’un seul nanogramme du produit peut provoquer une éruption cutanée!

herbe à puce

Il est très difficile de se débarrasser de l’herbe à puce. Nous avons utilisé un tracto-pelle (tracteur à pelle) pour déterrer la majorité des plants et j’ai continué d’arracher ceux qui repoussaient à la main. J’ai utilisé des herbicides, avec précaution, bien sûr, pour épargner les papillons et les oiseaux! Un mélange vinaigre-sel est une bonne alternative environnementale, mais cette solution prend du temps et doit être réappliquée souvent. Il ne faut jamais brûler de l’herbe à puce; la fumée, si elle est inhalée, peut causer des dommages aux poumons. De plus, l’herbe à puce ne peut être compostée; il vaut mieux la mettre aux poubelles. J’utilise mes vieux sacs de terre pour mettre les plants aux rebuts.

La meilleure façon de ne pas attraper l’herbe à puce est d’apprendre à la reconnaître. Au printemps, les feuilles ont une teinte rougeâtre et sont très luisantes. Plus tard durant l’été, les feuilles sont d’un vert foncé et ont une apparence cireuse. Des fleurs blanches apparaissent, suivies de petites baies vertes qui virent au blanc-crème. L’herbe à puce a trois feuilles, donc, dans le doute, n’y touchez pas!

Source : canadiensensante.gc.ca