Ils font des trous

par Norma A. Hubbard, traduction Chantal Lafrance (édition décembre 2012)

grand pic
photo: Norbert Bars

En marchant dans les bois, la plupart d’entre nous pourrions reconnaître les trous des pics-bois et serions aptes à identifier le pic mineur (Picoides pubescens) ou son grand frère, le pic chevelu (Picoides villosus) ou encore le pic maculé (Sphyrapicus varius). Lorsque nous avons emménagé ici, nous avons vu tous ces pics-bois, mais le grand pic (Dryocopus pileatus) nous fuyait. Le père de Ron nous a dit qu’il en avait vu un sur le sentier de notre forêt. Comme nous n’en avions jamais vu, nous doutions bien qu’il ait pu en voir un. Après tout, pensions-nous, s’il y en avait un, ne l’aurions-nous pas déjà vu?

Ironiquement, nous entendions le grand pic depuis que nous habitions ici, mais c’est seulement l’année dernière que nous avons réalisé que ce que nous appelions à la blague le “chant de la jungle”, était, en fait, le grand pic. Mais savoir que les pics-bois sont dans la forêt n’est pas un gage pour les apercevoir. Notre forêt n’est pas si âgée et ces grands pics-bois – qui mesurent jusqu’à 47 cm – préfèrent les forêts matures comme habitat. Ils sculptent leurs nids dans les plus gros arbres des forêts, et ceux-ci sont utilisés plus tard par d’autres oiseaux et animaux. Les pics-bois vivent généralement en couple, mais peuvent tolérer d’autres membres sur leur territoire à l’hiver.

La plupart des pics-bois se nourrissent d’insectes et de baies sauvages, mais ils aiment aussi le suif et les graines de tournesol. À chaque jour, il y a un pic mineur ou un pic chevelu sur une de nos quatre mangeoires. Le pic mineur est souvent en compagnie de mésanges et de sittelles et est très curieux. Cependant, contrairement au pic mineur, le grand pic et le pic maculé viennent rarement aux mangeoires.

Tous les pics-bois préfèrent les forêts ayant des arbres morts et qui pourrissent (bois mort), car ils abritent généralement des insectes. En particulier, le grand pic se nourrit de fourmis charpentières. Alors que nous devons couper rapidement les arbres morts par mesure de sécurité, laissons-en quelques-uns pour les oiseaux. Cela aidera probablement aussi les arbres en santé. Il est important de fournir un habitat à nos oiseaux. Il y a plusieurs espèces de pics-bois au Québec et présentement le pic à tête rouge (Melanerpes erythrocephalus) est menacé à cause de la perte de son habitat. Même s’il n’est pas aussi gros que le grand pic – environ la moitié de sa taille, de 19 à 24 cm -, il n’en est pas moins majestueux avec sa tête rouge.

Tout comme nous avons pu voir le grand pic, et bien, ils ont finalement fait une brève apparition – trois d’eux l’an dernier. Cela me laisse croire que mon beau-père en a probablement réellement vu un, il y a quelques années. Depuis ce temps nous avons vu ces oiseaux percutants à plusieurs reprises, et tout récemment, de vraiment près – hélas, je n’avais pas ma caméra. Avec ou sans photo, j’aime vraiment tous ces oiseaux qui habitent nos bois.

Reference : www.allaboutbirds.org