Jean-Pierre Ranger, Parc Safari

par Susan Fisch  (juin 2019)

À l’orée de Hemmingford, se trouve un joyau qui contribue à la renommée de notre région et de la province : le Parc Safari. Depuis son ouverture en juillet 1972, les visiteurs viennent de partout pour vivre l’expérience magique et unique d’un safari africain en pleine nature québécoise.

Pour les citoyens de Hemmingford et des environs, le Parc Safari a toujours représenté des excursions merveilleuses avec nos enfants et nos petits enfants d’âges scolaires, et avec nos amis et la parenté qui venaient d’ailleurs. Pour nos ados, il représente leur premier emploi d’été, leur premier salaire, et une excellente occasion d’apprendre la culture du travail.

L’homme aux commandes de cette entreprise est Jean-Pierre Ranger. Né à Montréal en 1943, jusqu’à 14 ans, il passait tous les étés et les fins de semaines à la ferme de son oncle, à St-Henri-deMascouche, avec sa sœur et ses deux frères. À l’âge de 5 ans, il cueillait déjà des fraises pour des religieuses qui lui donnaient un cent du casseau. Ce fut le début de sa carrière en affaires.

Il étudia les sciences sociales et la communication à l’université McGill et, en 1968, il visita 63 pays comme représentant pour l’Expo Internationale d’Osaka de 1970. Ensuite, il fut engagé par Hardwicke Companies Inc. de New York comme gérant du marketing pour lancer le Parc Safari Africain, ici au Québec, et dans quatre autres pays d’Europe. En 1983, Hardwicke a vendu l’entreprise à Dave Jackson et deux associés. Jean-Pierre et son épouse, Marie, furent en charge du marketing comme consultants. En 1991, Dave Jackson vendit ses parts à John Moran, Danny Kyle et Jean-Pierre. En 1997, en raison de différences de vision concernant le futur développement du parc, Jean-Pierre quitta pour travailler sur projet en Chine et plus tard opérer le Camp Spatial Canada. En avril 2002, avec l’aide financière du CLD des Jardins-de-Napierville et de 19 investisseurs de la région, il acheta le Parc Safari. Depuis, 18 millions$ ont été investis dans la rénovation ou la construction de nouveaux bâtiments pour les animaux et pour améliorer l’accueil des invités. En avril 2018, le Gouvernement du Québec octroya 12 millions$ à la Fondation des Amis du Parc Safari ce qui permettra des rénovations totalisant des investissements de 24 millions$ sur une période de 4 ans, pour bien préparer le 50e anniversaire du parc.

Jean-Pierre et Marie, sont mariés depuis 51 ans. Ils ont trois filles: Catherine, Stéphanie et Véronique. La famille a fait le tour du monde plus d’une fois. Ses filles sont des jeunes femmes accomplies. Elles ont toutes contribué au succès du parc.

Catherine a étudié pour devenir ingénieure géologue. Elle est une alpiniste passionnée. J’ai eu le privilège de lire son journal racontant son ascension du Aconcagua dans les Andes… un voyage extrêmement exigeant et périlleux. Elle est honnêtement allée au bout de sa passion. Un des principaux moyens de relaxation et d’exercice de Jean-Pierre est la randonnée. Il y a 3 ans, à l’invitation des autorités tibétaines, il suivi les pas de Georges Mallory pour une marche de 5 km au Camp de Base pour le Mont Everest. Le ski est une autre de ses passions.

Stéphanie est diplômée en Design, arts créatifs et en génie maritime et robotique. Par ses talents en arts créatifs, elle a été responsable de l’embellissement du parc. Elle a conçu le Lagon des Dauphins et le Jardins des Oiseaux et repensa les menus du restaurant pour le délice des visiteurs. Plusieurs autres projets attendent dans les coulisses.

Véronique, la plus jeune, est diplômée en littérature, dance et élevage d’animaux. Elle travaille depuis 15 ans au parc. Elle a touché à tout: l’administration, la zoologie, les spectacles. La danse est son loisir et, aujourd’hui encore, elle participe à deux représentations chaque année avec sa troupe de danse, Scream Académie. Elle prendra les commandes de l’entreprise lorsque Jean-Pierre prendra officiellement sa retraite. « Mais pas avant le 50e anniversaire du parc », insiste Jean-Pierre. À 35 ans, elle est Vice-Présidente et Directrice Générale.

Véronique essaie de convaincre son père de prendre une journée de congé par semaine. Mais Jean-Pierre soutient que c’est difficile de prendre sa retraite quand on s’amuse au travail. Il affirme n’avoir jamais « travaillé » de sa vie. Si un emploi devient trop contraignant, il s’en va là où il peut retrouver sa joie de vivre. Les conflits sont source de maux de têtes, de cancers et laissent des cicatrices.

Le souci constant d’amélioration assure une certaine garantie pour le futur du Parc Safari. Ceci étant dit, Jean-Pierre considèrera peut-être une deuxième carrière. Il aimerait écrire ses mémoires ou donner des conférences sur ses vastes expériences de voyage et sur les gens fascinants qu’il a rencontrés de par le monde.

Nous souhaitons à Jean-Pierre, sa famille et au Parc Safari, encore de nombreuses années à promouvoir, non seulement le Parc mais aussi cette région qu’il a adopté pour la sienne depuis qu’il a quitté Mascouche.