La Fermette
146, ch Covey Hill, Hemmingford – (514) 799-7188 www.lafermette.ca
Suite à un apprentissage de deux ans à la ferme des Quatre Temps, deux jeunes dames, Annie-Claude Lauzon et Justine Chouinard, se sont lancées en culture maraîchère biologique sur une petite ferme sur le chemin Covey Hill.
Les deux avaient étudié à l’UQAM à Montréal. Annie-Claude avait une maitrise en Science d’environnement, et Justine, un bacc en Arts Visual. Elle avait débuté une maitrise en Design de l’environnement. Les deux étaient intéressées par des enjeux sociaux environnementaux, et voulaient participer à un certain changement social à leur échelle, une exploration d’un autre modèle. C’est ça qui les avait attirés au Quatre Temps, qui est une école qui forme les cultivateurs du futur.
Annie-Claude m’a expliqué que l’idée d’une ferme expérimentale l’intéressait beaucoup, et surtout de travailler avec Jean Martin Fortier, auteur du livre Le Jardinier Maraîcher, qui parle du modèle bio-intensif. Le bio-intensive fonctionne sur une petite surface, peu mécanisé, inspiré des jardins ouvriers autour de Paris du 19e siècle, qui nourrissaient la ville. Pleins de techniques sont maintenant développés pour réussir à produire intensivement des légumes frais sur une petite surface. La Fermette est basée sur ce modèle.
Tout le travail se fait naturellement, avec du compostage. Tout nutrition et fertilisant pour le sol est biologique. Vue qu’il n’y a pas de tracteur, ce n’est pas nécessaire d’adapter le jardin pour permettre à la machinerie de passer, ce qui permet de sauver sur l’espace. Il y a une serre pour faire pousser des aubergines, tomates, poivrons, etc. Elles font la succession sur un même espace – c’est-à-dire, partir la saison en plantant l’épinard. Après avoir tout récolté, on sème des carottes sur la même espace. Ensuite, une dernière semence avec quelque chose comme la roquette. Donc, trois séquences de légumes, qui permet de gagner un rendement sur un petit espace.
L’engrais biologique est nécessaire pour nourrir le sol. Le fait de mettre une trentaine de légumes, réduit plus l’invasion d’insectes, les maladies, etc. Dans le biologique, on a besoin d’un modèle qui est le plus résiliant possible dans le jardin. En ayant la biodiversité, en laissant les plantes sauvages, ça attire les colonisateurs, les bons insectes. Ça permet d’avoir un plus bel équilibre qu’un champ avec juste la même chose.
La Fermette était partie en partenariat avec deux restaurateurs de Montréal, qui voulaient des produits frais. Les filles étaient prêtes à quitter Quatre Temps. Elles voulaient partir un projet plus coopératif pour ne pas être isolés dans le travail. Le partenariat avec des restaurants permettait de travailler avec un créateur de leur produit et avoir complicité avec un équipe de Montréal, ce qui aidait à construire des infrastructures. Elles cultivent, entre autres : concombres, radis, rabioles, courgettes, betteraves, roquette, haricots, etc., et quelques légumes expérimentaux et de spécialités comme la dent de lion. Les premiers essayeurs sont les restaurants. Si c’est une réussite, ça fera partie de leur gamme.
Les récoltes vont à deux marchés à Montréal : Des Éclusiers au Vieux Port de Montréal et à côté de leur resto- partenaire, La Buvette Chez Simone au Plateau Mont-Royal.
La Fermette vend jusqu’à la mi-novembre. La serre est arrêtée en mi-octobre, et les légumes qui tolèrent le froid sont favorisés. Des épinards, des carottes nantaises, des familles de choux… En février c’est le temps de la planification, etc.
Les filles aiment vraiment Hemmingford. C’est leur quatrième année ici. Elles ont rencontré des gens bien intéressant et elles aiment beaucoup comment les gens sont si impliqués dans l’environnement, dans la communauté. Ça fait partie de leurs valeurs aussi. Et le climat ici est très favorable pour une plus longue saison de cultivation.
Avoir une culture biologique est importante pour elles. Pendant les années ‘70, les fermiers faisaient révolution verte, mais le problème est plus systémique. Les filles ne veulent pas dénoncer ceux qui utilisent les pesticides chimiques. Plutôt, elles désir montrer qu’une autre façon de cultiver est possible. Nuance importante, car elles ont beaucoup de respect pour tous les cultivateurs, leur travail n’est pas facile.
Venez visiter la Fermette, mais téléphoner à l’avance. Venez cherchez des légumes frais tous les vendredis après-midi. Le kiosque est ouvert entre 16h à 18h.
Bonne chance et bon courage!