L’agriculture et ses différents modèles
par Maude Saint-Hilaire photos : La Fermette, Hemmingford (juin 2021)
Il existe diverses pratiques en matière d’agriculture. Chaque modèle est venu répondre à un besoin à un moment de notre histoire. L’agriculture conventionnelle, aussi appelée «intensive» est la plus répandue dans le monde. Elle est venue pallier au manque de main d’œuvre après la première guerre mondiale en s’appuyant sur des technologies et des connaissances du début du 20e siècle : la mécanisation et la chimie. L’objectif était alors de développer une méthode de production efficace et régulière. Ce type d’agriculture a permis de cultiver sur de plus grandes surfaces avec moins de main-d’œuvre. Aujourd’hui, l’utilisation de cette méthode vise surtout à accroître la productivité via l’utilisation d’intrants agricoles (engrais, énergie et pesticides) qui éliminent les ennemis des cultures.
Dans les dernières années, un des constats sur les pratiques intensives de l’agriculture est que bien qu’il y ait des avantages à utiliser l’agriculture conventionnelle, elle apporte aussi son lot de défis. Elle a, entre autres, affecté grandement les ressources naturelles de production que sont le sol, l’air et l’eau et par ricochet la biodiversité. Afin de réduire leurs impacts et adresser les préoccupations des consommateurs, des modèles alternatifs ont vu le jour.
L’agriculture biologique est axée sur de meilleures pratiques environnementales. Elle vise la protection de l’environnement et le maintien de la biodiversité dans le respect des écosystèmes et du bien-être animal, avec une gestion responsable des ressources naturelles. Dans ce type d’agriculture, on proscrit l’utilisation des pesticides et des engrais chimiques de synthèse, des OGM, ainsi que l’irradiation et les agents de conservation chimiques. L’appellation «biologique» est régie par des règles strictes qui s’inscrivent dans une loi provinciale. Ici aussi, le modèle peut rencontrer des enjeux ou faire face à des limites. Par exemple, les normes utilisées pour cadrer l’agriculture biologique peuvent être très différentes d’un pays à l’autre. Si certains pays proscrivent un type de produit, d’autres pourraient autoriser son utilisation. C’est pourquoi, l’achat local reste une valeur sûre. De plus, les fruits et légumes biologiques peuvent parfois sembler moins accessibles financièrement pour certains.
De son côté, la lutte intégrée se trouve à mi-chemin entre l’agriculture conventionnelle et l’agriculture biologique. Elle prend en considération l’ensemble des méthodes disponibles (mécanique, biologique, culturale ou chimique), qu’elle intègre afin de contrôler à un niveau économiquement viable la présence de ravageurs, maladies et mauvaises herbes, en harmonie avec l’environnement. La lutte intégrée est composée de quelques étapes : la prévention (connaissances et méthodes indirectes), le suivi des champs et la guérison (combinaison de méthodes directes pour intervenir, l’évaluation et la rétroaction). Pour en apprendre plus : http://agrobonsens.com. Même si l’idéal est de favoriser une consommation sans présence de pesticides ou autres produits chimiques, l’important reste d’avoir une alimentation variée et riche en fruits et légumes. Évidemment, l’achat local est le choix le plus judicieux, peu importe le modèle d’agriculture choisi. Cela favorise le développement économique et durable de notre région.
Sources : Agriculture biologique | Ecocert MAPAQ – La lutte intégrée, une méthode à considérer (gouv.qc.ca) Découvrez le mouvement Agrobonsens – AgrobonsensAgriculture conventionnelle – les modèles de production agricole, part.1 (ognon.org)