Le coin du jardinage

Il n’y a rien de plus local que votre propre jardin par Grace Bubeck  avril 2023

À l’ère des changements climatiques et de la réduction des émissions de CO2, acheter local fait beaucoup de sens. Cela permet également de soutenir les producteurs locaux, et je suis tout à fait en faveur. Mais le plus local, c’est de cultiver des aliments dans son potager. Ce n’est peut-être pas pour tout le monde, mais faire pousser quelques légumes qu’on aime manger, comme des tomates, des poivrons ou des concombres, c’est un bon début.

C’est ainsi que j’ai commencé. Je n’ai jamais été attirée par le jardinage. Enfant, je devais désherber les plates-bandes de ma mère, ce qui m’a rebuté pour le reste de ma vie. C’est du moins ce que je pensais. C’est mon amie et colocataire Wendy qui a eu envie de produire des aliments, et le premier été, elle a commencé par quelques plantes en pots. L’année suivante, nous avons installé trois planches surélevées sur le sol beaucoup trop rocailleux de notre jardin.

Au cours de cette deuxième année, j’ai eu un coup de coeur. Ce n’était pas seulement la satisfaction de manger des légumes récoltés juste avant de préparer un repas. Les feuilles de salade croquantes, les herbes savoureuses, les poivrons et les tomates incroyablement savoureux que nous avons cueillis mûris sous le soleil d’été. Des petits pois qui sont passés directement de la vigne à la bouche.

Pour moi, ce qui est encore plus merveilleux, c’est de faire pousser des plantes à partir de semences. J’ai commencé par quelques légumes faciles à cultiver ou que je voulais essayer. J’y allais un peu au hasard, jusqu’à ce que je tombe sur une vidéo YouTube qui montrait une méthode de pré-germination des graines dans des sacs de plastique ziplock en les plaçant sur deux ou trois couches d’essuie-tout humide. On met les sacs dans une enveloppe en papier qui les protège de la lumière et on les garde au chaud.

Observez alors le miracle qui se produit : de petites racines blanches commencent à pousser, certaines très rapidement, d’autres prennent leur temps. C’est un réel plaisir de découvrir ce qui commence à germer. Alors c’est le temps de les mettre dans des pots de semis et, là encore, d’attendre que les minuscules pousses émergent.

Au moment où j’écris ces lignes, les plants de solanacées (tomates, poivrons, aubergines, cerises de terre) ont pour la plupart déjà été transférés dans des pots. Tous ont été semés le même jour et la plupart ont germé quelques jours après. Il y a très peu de pertes avec cette méthode, et je n’ai pas à gérer la déception des graines qui ne germent pas dans les pots de semis. Il y aura suffisamment de découragement plus tard avec les bestioles qui se régalent des plantes du jardin!

Au fil des ans, alors que mes aventures de culture se multipliaient, la maison est devenue trop encombrée par tous les pots de semis dans les espaces ensoleillés. J’ai alors créé une station de culture dans notre sous-sol non chauffé avec une mini-serre en plastique posée sur une table, un tapis chauffant et des lampes d’atelier à DEL. Quand les plants deviennent trop grands, ils sont placés dans un couche froide sur la terrasse. C’est ce qui fonctionne pour l’instant. Mais comme je m’amuse beaucoup, chaque année j’ai de nouvelles idées sur ce que je pourrais essayer.

Certaines idées fonctionnent, d’autres non. Nous avons découvert à la dure que les plants de gombo sont difficiles à cultiver. Les carottes, les pommes de terre et les courges ne semblent pas bien pousser non plus, et nous n’avons pas de place pour des choux ou beaucoup d’oignons. D’une année à l’autre, on fait nos choix. Ce que nous ne cultivons pas nous-mêmes, nous allons l’acheter à notre ferme biologique locale, la Fermette, qui est située sur notre chemin.

Nous avons la chance de vivre dans une région où la saison de croissance est la plus longue de tout le Québec et où tant d’aliments sont cultivés. Mais il n’y a rien de plus local que notre propre jardin. Commencez par quelques pots. Peutêtre vous aurez la piqûre du jardinage vous aussi ? Ou peut-être vous êtes un jardinier beaucoup plus expérimenté que moi ? Si c’est le cas, pourquoi ne pas partager vos expériences et votre savoir-faire dans ce nouveau coin du jardinage?