Les Barr : Hors de la région sauvage
par Mary Ducharme, traduction : Yvon Paquette (octobre 2020)
William Barr épousa Margaret Graham le 18 septembre 1839. Ils eurent une grande famille de trois fils et de quatre filles et leur famille grandit avec les mariages de leurs enfants avec les autres familles de pionniers de Covey Hill et du village de Hemmingford. Le recensement de 1851 montre quatre William Barr et plusieurs John Barr.
John Barr devint un acteur majeur de la vie municipale, spécialement dans l’établissement de la nouvelle municipalité de Havelock et par son rôle sur les commissions municipales et scolaires. Il épousa Susanna McConnell en 1832, et ils eurent sept fils et trois filles. Il demeura sur Covey Hill jusqu’à son décès en 1873.
Nous avons reproduit quelques commentaires originaux de William, illustrant sa mentalité d’organisateur. Il avait acheté le Lot 66 du deuxième rang de John Scriver. C’était une partie de forêt reculée qui fut plus tard appelée Clelland’s Corners près de la demeure de sa sœur Margaret.
«Le chemin a été redressé l’année avant notre arrivée et des pièces ont été nouvellement croisées sur les marécages. Je me suis mis à fabriquer de la potasse afin de pouvoir payer ma terre. La potasse rapportait alors de 25$ à 30$ le baril. C’était exigeant de couper les arbres en été et souvent, je devais m’abreuver au ruisseau après en avoir coupé quelques uns. La terre était légèrement couverte d’érables et d’ormes mais, où il y en avait eu beaucoup, ils avaient été volés et brulés en tas.»
«Un américain du nom de Goodsill avait bâti une cabane et fait un éclairci. Lorsque j’ai repris la maison j’avais tout sauf un poêle et je suis allé chez le vieux monsieur Horn pour voir s’il ne me prêterait pas 20$ pour en acheter un. En lui exposant mon projet, il me dit qu’un homme perdait souvent son argent et ses amis en prêtant, mais qu’il me ferait confiance. Cet hiver là, je buchai avec Hosmer Corbin, qui était venu en 1835 (de Champlain), et quand le bois fut vendu au printemps, (à John Scriber) je retournai chez Horn pour lui rendre son argent mais il ne voulut rien prendre pour l’usage, et sur mon insistance il dit : « Bon, bon, donne-moi une journée de tonte ». C’est ainsi que je passai une journée à tondre pour lui.»
«Corbin avait apporté 50 cochons avec lui et les avait mis dans le bois pour qu’ils se nourrissent des faînes de hêtres et ils devinrent bien gras. Je m’associé moitié moitié avec Corbin pour construire un petit moulin a scie sur le ruisseau ce qui nous profita bien à tous les deux en vendant le bois principalement au colonel Scriver. En ’38 Corbin me laissa et construisit son moulin sur la rivière des Anglais, la même année que Scriver établit sa tannerie. J’achetai un attelage de bœufs de Scriver. J’étais habile avec le bœufs et les ai pris dans le bois avec un premier voyage de planches.»
Il existe d’autres récits de la vie dans les années 1830 à 1840 racontés par des descendants Barr. Matilda Churchill Kearns se souvient de sa mère affirmant qu’ils n’avaient pas de pentures sur la porte de leur baraque. Les loups rôdaient durant la nuit empêchant sa mère effrayée de dormir. (Ceci nous présente la question de combien des cochons de Hosmer Corbin ont pu survivre à l’hiver.)
Margaret décéda en 1878, et William mourut en 1887 à l’âge de 74 ans. La fille de William, Ellen, nous a laissé un récit sur l’appréciation que ses parents avaient de la part de ses voisins : “On le nommait capitaine William, et lui et son épouse Margaret étaient probablement le couple le plus connu de Hemmingford, surtout à cause de leur disposition candide et amicale envers tous ceux avec qui ils venaient en contact.” Suivant l’exemple de son frère John, il servit plusieurs années sur le Conseil municipal ; il était sur le Conseil scolaire ; et il était membre du Conseil de l’Église presbytérienne.
L’histoire de William est dans le livre de 1888 de Robert Sellar “The History of the County of Huntingdon”. “The Biographical Sketch of Alexander P. Barr and his descendants 1720 to 1914” est une histoire généalogique et anecdotale des descendants Barr écrite par le Lieut. Col. James Barr en 1914. Le Huntingdon Gleaner du 14 novembre 1941 publia son récit de témoin du Hemmingford Volunteers à Odeltown en 1837 lorsque les rebelles furent repoussés au-delà de la frontière. Il fut nommé lieutenant dans la Compagnie de Milice du capitaine McFee le 25 novembre 1859.
Prochain numéro : Le témoignage de William sur la bataille d’Odeltown.