Mais où mettons-nous notre priorité?
par Benoît Bleau (édition décembre 2013)
Un humoriste disait récemment que bientôt il sera plus à propos de nous souhaiter «Bonne chance» que «Bon appétit» avant un repas. Cette boutade est-elle vraiment si fausse que ça? Depuis quelques années, à cause de la crise de la vache folle, de la grippe aviaire, de la listériose, nous sommes devenus des maniaques de la salubrité. Paradoxalement, notre alimentation n’a jamais été si «insalubre». Nos modes de production à grande échelle, l’emploi massif de pesticides de synthèse de toutes sortes, la transformation alimentaire et l’ajout d’agents de conservation dans presque tout ce que nous retrouvons en épicerie contribuent à nous empoisonner à petit feu. On réalise de plus en plus que les «maladies de civilisation» comme le cancer, les maladies cardiovasculaires, la sclérose en plaque et l’obésité, sont intimement liées à notre mode de vie de plus en plus sédentaire, axé sur l’appât du gain et la productivité. Pire que ça, ces compagnies qui nous empoisonnent avec leurs produits de synthèse, sont les mêmes qui font des milliards en fournissant des médicaments prescrits par une médecine vendue à soigner les maladies plutôt qu’à promouvoir de saines habitudes de vie.
La nourriture, l’air et l’eau qui devraient entretenir la vie sont en train de la détruire à cause de notre cupidité à vouloir accaparer les ressources du sol de façon irresponsable pour notre «pur» plaisir. L’agriculture moderne est la plus vulnérable et la moins rentable de toute l’histoire. Nos gros producteurs ne pourraient pas survivre sans les subventions et les compensations auxquelles ils ont accès. Parallèlement, les paysans du Québec (et d’ailleurs) ne reçoivent pratiquement pas d’aide et sont constamment confrontés à toutes sortes de règlementations imposées par les plus gros par l’entremise de leur puissant lobby auprès du gouvernement et du monopole syndical. Il est pourtant démontré que le mode d’agriculture le plus socialement acceptable est celui qui se fait à petite échelle et qui offre ses produits à la population locale avec laquelle un climat de confiance et de soutien s’établit. Mais à cause de ces limites, les paysans et autres artisans du terroir qui ne cherchent qu’à faire vivre leur famille et à nourrir leur entourage, sont poussés à baisser les bras et à abandonner.
Que nous faudra-t-il pour réaliser que nous fonçons vers la faillite de l’humanité si nous ne prenons pas conscience de la situation et n’acceptons pas de réduire et de modifier nos habitudes de consommation. Il est certain que dans le contexte actuel, cela demande d’aller à contre-courant, au risque de se faire regarder de travers. Pourquoi attendre une pénurie mondiale pour se réveiller et agir? Quand on fait plus attention à ce qu’on met dans son véhicule que dans son corps et celui de ses enfants, IL Y A UN SÉRIEUX PROBLÈME!!!
Heureusement, de plus en plus d’initiatives locales visent une remise en question de notre mode de vie. C’est en nous regroupant pour réfléchir et mettre nos idées en commun que nous arriverons à trouver des solutions réalistes et vi- ables. Il est possible de bien manger sans se ruiner. Il est possible de redonner vie à nos campagnes et de recréer les liens vitaux entre paysans et citoyens. En cette période de réjouissances et d’intériorité, faisons un pas pour démon- trer notre volonté d’agir.
Contactons et informons-nous auprès d’organismes comme:
equiterre.org;
quebecentransition.org;
le comité pour l’environnement de Hemmingford: benoît.bleau@gmail.com, 514-834-8230;
le comptoir familial St-Romain : Diane Bourdon, 450-247-2889;
le service d’action bénévole «Au cœur du jardin»inc. : Hélène Mathys, 450-247-2893;
Profil santé Jardins-de-Napierville : www.facebook.com/pages/Profil-santé- Jardinsdenapierville/139443046255370