Non, ce n’est pas un oiseau qui s’est évadé de sa cage!

par Norma A. Hubbard (traduction : Mario Leblanc) photos : Chantal Rogers  (octobre 2016)

ecosystems-oct-2016-2Le premier été que nous avons vécu ici, nous le vîmes. Ron et moi pensâmes la même chose : wow! est-ce un oiseau qui s’est échappé de sa cage? Aucun de nous deux n’avait déjà vu un tel oiseau en liberté. Cet oiseau était tellement frappant avec son cou rouge vif sur une poitrine blanche et ses ailes noir et blanc. C’était un “grosbec à poitrine rose” (Pheucticus ludovicianus). On le connaît aussi sous le nom de “cardinal à poitrine rose”. Depuis cette première rencontre, nous en voyons de plus en plus à chaque année autour de nos mangeoires.

Le gros-bec possède un bec conique et massif qui lui permet d’ouvrir notamment les graines de tournesol qu’il trouve dans nos mangeoires. Comme la plupart des oiseaux, le gros-bec se nourrit, et nourrit ses petits, de toutes sortes d’insectes telles coccinelles, fourmis, abeilles, papillons et mites. À noter qu’autant les mâles que les femelles nourissent leurs petits, même que les deux couvent les œufs à tour de rôle durant la journée. Une portée peut comporter de un à cinq œufs et il peut y avoir deux portées par année. On voit souvent des oisillons à la fin de l’été, probablement de la deuxième portée. Tout porte à croire que les couples sont monogames.

ecosystems-oct-2016-1Si on le compare aux autres oiseaux chanteurs, le gros-bec est plutôt trapu. Il est un peu plus petit qu’un rouge-gorge mais nettement plus gros qu’un pinson. Son chant est très agréable et ressemble à celui des rouge-gorges, les ornithologues le trouvent même supé- rieur. Le mâle chante pour marquer son territoire et attirer une femelle. Les deux chantent lorsqu’ils vont et viennent de leur nid. Le mâle continue de chanter lorsqu’il est sur le nid : j’aime à penser qu’il chante pour ses “bébés”. Il est le plus flamboyant, mais la femelle se démarque avec son allure de petit faucon avec ses plumes beiges et ses touches jaunâtres là où le mâle a un chevron rouge. Le mâle peut vivre jusqu’à douze ans.

Le gros-bec vit autant dans les forêts à feuilles caduques que celles à feuilles persistantes. Il visite nos mangeoires et il y reviendra s’il est bien nourri. C’est un oiseau migrateur qui se déplace vers l’Amérique centrale et le nord de l’Amérique du Sud pour l’hiver. C’est un oiseau très puissant qui peut même traverser le Golfe du Mexique en une nuit.

Comme ils reviennent chez moi à chaque printemps, j’en suis venue à les considérer comme mes animaux de compagnie que je présente à mes invités. (Les photos accompagnant cet article ont d’ailleurs été prises chez moi par un ami). Bien que ce soient des oiseaux sauvages, il y a certaine région où on les met en cage en raison de leur grande beauté et de leur chant mélodieux. Malgré cela, leur situation n’est pas jugée préoccupante par les experts. Souhaitons simplement qu’ils demeurent en liberté pour toujours chez nous.

Source: ALL ABOUT BIRDS The Cornell University Lab of Ornithology [en ligne]