Odyssée d’un arbre

par Norma A. Hubbard, traduction Janie Van Belle  (décembre 2015)

arbres

Être propriétaire d’une terre nous change, du moins je le pense. Bien que Ron et moi avons toujours été un peu “hippies’’, il y a un changement distinct, un sens des responsabilités qui vient avec le droit de propriété.

Quand nous explorons nos sentiers, nous considérons l’environnement en entier, la diversité de la nature, la nécessité de prendre soin de notre terre et de fournir un habitat pour les animaux. Maintenant, je comprends vraiment l’administration, l’intendance d’une terre et cela s’étend en partie vers notre planète entière – ce qui m’amène à l’odyssée d’un arbre, plus spécifiquement, l’odyssée d’un arbre de Noël.

À travers les années, nous avons eu principalement des arbres de Noël naturels. Nous avons flirté brièvement avec un arbre artificiel, pensant que c’était mieux pour l’environnement. Cependant, après avoir pesé le pour et le contre, il est en fait mieux d’utiliser des arbres naturels -si les arbres sont cultivés et/ou remplacés et recyclés pour faire du paillis – de plus on ne peut nier la beauté d’un arbre naturel. Certains Noël, nos arbres sont un peu genre “Charlie Brown”, mais les nôtres finissent toujours par être beaux lorsque décorés avec un peu d’amour et beaucoup de paillettes!

Sur notre terrain, nous avons coupé les arbres qui avaient besoin d’être éclaircis, mais nous en avons plantés plus que nous n’en avons coupés. Chaque été nous plantons quelques centaines de pousses incluant des sapins baumiers (Abies bal- samea) qui est le seul sapin natif de l’Est du Canada. Beaucoup de gens font l’erreur d’appeler ces arbres des épinettes, une erreur compréhensible. Le sapin baumier est un des arbres préférés pour faire un sapin de Noël dû à ses aiguilles qui restent longtemps intactes après la coupe.

Le sapin baumier est une plante qui porte des cônes d’où son appellation de “conifère’’. Les cônes portent les graines et ont de 4 à 10 cm. Les sapins font en fait partie de la famille des pins et sont aussi connus sous le nom de baumier canadiens, sapins de l’Est et sapins baumier bractés. Ils sont très répandus au Québec. Les sapins baumiers sont considérés comme des arbres de taille petite à moyenne qui atteignent jusqu’à 25 m de hauteur et dont le tronc peut atteindre 70 cm de diamètre.

Notre arbre de Noël de l’an dernier avait été sélectionné dû au fait que ses jours étaient comptés; que nous l’utilisions pour Noël ou non, il ne grandissait pas bien sous le saule pleureur. Il était plutôt “gras’’ dans la région du bas et avait un nombre limité de branches sur le dessus… hmmm, comment faire pour que cela fonctionne? Nous décidâmes qu’il ne suffirait pas de le couper, nous devions en faire un véritable Arbre de Noël. Après l’avoir taillé et bougé quelques branches (nous perçâmes des trous pour ajouter des branches et stabiliser son poids) il commença à avoir l’air mieux. Peut-être était-il même plus spécial parce qu’il avait été sauvé. Il était encore un peu lourd du bas mais une fois les lumières installées, les décorations et bien entendu beaucoup de paillettes pour remplir les trous, nous avions notre Arbre de Noël à base lourde.

Après Noël, j’ai enlevé les décorations et composté les aiguilles tombées; j’ai passé quelques heures à enlever minutieusement les paillettes avant de placer l’arbre dehors fournissant un abris du froid d’hiver pour les oiseaux . Au printemps, nous fîmes du paillis de ce qui restait de notre arbre et en fîmes cadeau à la terre, complétant ainsi l’odyssée de notre arbre. Que vous célébriez Noël ou pas, je vous en prie, prenez le temps durant les jours blancs de l’hiver d’apprécier ce merveilleux cadeau de la nature que sont les conifères.

photo : © Norma Hubbard   Source: John Laird Farrar, Trees in Canada