Pourquoi le verre ne devrait pas être mis dans le bac?
par Benoît Bleau au nom du comité pour l’environnement (février 2020)
C’est devenu une évidence que les matières recyclables, c’est à dire celles qui peuvent servir à refaire de nouveaux produits, ne doivent pas être mises dans la poubelle. Les bacs de récupération font partie de notre quotidien et, à Hemmingford, c’est même depuis 1990 que nous récupérons le verre, le carton, le papier journal et le métal pour que ces matières soient recyclées. Avec l’arrivée des bacs bleus, la récupération s’est élargie et couvre en plus la majorité des types de plastique, les contenants de type multicouche, tous les types de papier et la plupart des emballages. C’est pratique et facile. On met tout dans le bac et bingo! Nous pouvons avoir la conscience tranquille car nous avons fait notre part!
Mais il y a un problème et il est majeur. Les matières récupérées ne sont pas toutes recyclées et même, pour différentes raisons, une trop grosse partie est gaspillée. Nous parlerons aujourd’hui du verre. Cette matière est recyclable à l’infini, pourvu qu’elle ne soit pas contaminée avec d’autres matières comme la céramique, des pierres, la porcelaine, etc. Malheureusement, le verre que nous déposons dans le bac sera principalement valorisé pour recouvrir les déchets dans les sites d’enfouissement ou pour la construction de chemins d’accès. Une infime partie sera donc vraiment recyclée… En plus, ce verre contribuera fréquemment à contaminer d’autres matières comme le papier, le carton, les films de plastique, etc. avec comme conséquence de les rendre impropres au recyclage.
Heureusement il y a des alternatives. Nous connaissons tous la consigne pour les bouteilles de bière, les canettes d’aluminium et les bouteilles de plastique. C’est une approche très efficace pour détourner une bonne partie de ces contenants des sites d’enfouissement et des fossés. À l’automne 2022, cette alternative sera élargie à tous les contenants de boissons prêtes à boire de 100 ml à 2 litres, qu’ils soient en plastique, en verre ou en métal. Dans un second temps, les contenants de type carton multicouche seront également visés. Mais le verre ne sert pas uniquement aux boissons. Qu’adviendra-t-il de nos contenants de mayonnaise, cornichons, confitures, vitamines, etc. ?
Plusieurs municipalités du Québec ont pris les devants en mettant à la disposition de leurs citoyens, des conteneurs permettant d’y déposer tous les contenants de verre en 2 catégories : le verre clair et le verre coloré. (verre-vert.ca ) Ce verre est par la suite acheminé à l’entreprise 2M Ressources de St-Jean-sur-Richelieu qui en fera le traitement et le destinera à l’usine de fabrication de verre Owen/Illinois de Montréal. Ainsi, 100% du verre récupéré servira à fabriquer de nouveaux contenants de verre. Dans notre MRC, aucun point de dépôt volontaire n’a encore été installé. Demandons à nos municipalités du village et du canton de Hemmingford de mettre à la disposition de leurs citoyens un conteneur afin que le verre soit réellement recyclé. Ainsi, les autres matières recyclables se trouvant dans le bac ne seront pas contaminées et pourront, elles aussi, être pleinement recyclées.
Nous ne répéterons jamais assez les principes des 3R. En premier, réduire. La fabrication des objets produit des GES. En limitant notre consommation, il y a moins de GES émis dans l’atmosphère. Deuxièmement, réutiliser. Les GES ont été émis pour produire le bien mais, en l’utilisant une seconde fois, on évite l’émission de nouveaux GES. Troisièmement, recycler. Les GES ont été émis pour produire le bien et il faut en émettre d’autres pour en faire un nouveau mais beaucoup moins que si on devait extraire de nouveaux matériaux. En plus, c’est un produit qui ne se retrouve pas au site d’enfouissement.