“Terre à vendre” 1799
par Mary Anne Ducharme, traduction Chantal Lafrance (édition février 2013)
Le canton d’Hemmingford a été fondé le 18 mars 1799. Il n’y avait pas de route et le terrain était boueux et peuplé d’arbres; de plus, aucun cours d’eau ne permettait d’y accéder aisément. Les terres étaient inoccupées, à l’exception de la présence de quelques américains qui s’étaient installés illégalement dans les bois pour produire de la potasse. Avide que les gens viennent s’y installer, le gouvernement alloua 23 000 acres sur les terres de la Couronne à 119 personnes, avec l’objectif d’attirer les sujets britanniques à venir s’établir sur les terres avoisinantes à la frontière. Alors que cer- tains immigrants intéressés à s’établir furent ravis de posséder des terres, l’enthousiasme pour ces terres ne fit pas l’unanimité. Dans plusieurs cas, les propriétaires ne prirent jamais possession de leur terrain et le vendirent pour aussi peu «qu’une bouteille de rhum».
Chacun des hommes d’une même famille pouvait postuler pour une propriété, ce qui donnait la possibilité d’augmenter ses possessions de façon significative. Les familles Odel et Lewis avaient chacune sept noms sur la liste, les deux familles totalisant 2800 acres en propriété. Les Mannings, John et Isaac, augmentèrent leur nombre d’acres en 1809 lorsque Jacob et Joseph acquirent leur lot. Plusieurs pères et fils acquirent des lots de 200 acres incluant Samuel Covey et son fils du même nom, de même que John Lewis et son fils Barnard. Ce n’est que 33 ans plus tard que John Scriver apparu sur la liste des récipiendaires, alors qu’il reçu 462 acres pour son service militaire à la guerre de 1812; il fut la seule per- sonne récompensée ainsi dans le canton. La même année, son frère William se vit attribuer 100 acres. Les noms de Julius et John A. Scriver apparurent sur la liste en 1862. La même année, les Ryan, les Jeremiah et les Edwards se virent attribuer des parties de lots et ces noms de famille apparurent par la suite fréquemment sur les cartes d’attribution des lots plusieurs années durant.
La liste de 1799 révèle que la plupart des premiers établis furent d’origine anglaise, irlandaise et écossaise, et que des lots furent attribués aux Loyalistes de l’Empire Uni, soit des réfugiés de la Révolution Américaine. Il y a peu de noms français qui fi- gurent sur la liste et, jusqu’en 1862, cette situation se maintient. Cependant, la présence des français augmente à mesure que les lots sont divisés, achetés et vendus plusieurs fois. Les français ont raison d’être fachés à cause des compagnies anglaises qui leur causent préjudice. En 1833, par exemple, la Compagnie Britannique Américaine territoriale possède plus de 1 400 000 acres sur les terres de la Couronne dans les Cantons de l’Est, et la compagnie favorise activement l’établissement des gens en provenance des îles britanniques.
Pour plus d’information concernant l’attribution initiale des terres, visitez : hemmingfordarchives