Il est plus facile de rouler électrique, même à Hemmingford
par Jeff Turner, traduction : Denis Bouchard (avril 2018)
Le transport représentant plus de 40% des émissions de gaz à effet de serre au Québec, les véhicules électriques représentent une excellente occasion de lutter contre les changements climatiques dans notre province, passant des sources d’énergie fossiles importées à une électricité produite presque entièrement sans carbone.
Les véhicules électriques offrent également un certain nombre d’avantages directs à leurs propriétaires:
- Ils sont très bon marché, l’électricité coûtant à peu près l’équivalent de 0,20 dollar le litre.
- Ils ne nécessitent pratiquement aucun entretien, ne requérant pas de changement d’huile et ayant moins d’usure des freins grâce au freinage par récupération.
- Ils peuvent être rechargés à la maison, de sorte que vous vous réveillez avec une charge complète tous les matins.
Cela dit, alors que le Québec compte environ 25 000 véhicules électriques sur la route, ils ne représentent qu’environ 2% des ventes de voitures neuves – pas mal, mais cela laisse beaucoup de place à l’amélioration! Un certain nombre d’obstacles nuisent à l’adoption des véhicules électriques, mais les gouvernements fédéral et provinciaux prennent des mesures concrètes pour surmonter ces obstacles.
Le manque de bornes de recharge publiques est souvent la première préoccupation qui vient à l’esprit, mais en fait cela ne devrait pas être un problème:
- Comme la plupart des recharges se font à la maison et que la province accorde des subventions aux entreprises pour qu’elles installent des bornes de recharge pour leurs employés, la plupart des trajets quotidiens peuvent être effectués sans avoir recours à des bornes de recharge publiques.
- Les hybrides rechargeables comme la Chevrolet Volt, la Honda Clarity et la mini-fourgonnette Chrysler Pacifica fabriquée au Canada offrent un mode électrique jusqu’à une certaine distance (85 km, 77 km et 53 km, respectivement) avec un moteur à essence qui démarre automatiquement une fois la batterie vide, permettant de longs trajets comme n’importe quelle voiture à essence.
Mais pour ceux qui veulent faire le saut vers un véhicule entièrement électrique, comme le Hyundai Ioniq (200 km), Nissan Leaf (242 km) ou Chevy Bolt (383 km) et qui veulent parcourir de plus longs trajets, l’infrastructure de recharge publique est essentielle. Heureusement, un certain nombre de programmes gouvernementaux et de services publics ont déployé des centaines de bornes de recharge rapide au Québec et partout au Canada. Celles-ci peuvent charger un VÉ typique jusqu’à environ 80% en 30 minutes.
Charger un VÉ typique jusqu’à environ 80% en 30 minutes. Hydro Québec a déployé plus d’une centaine de ces bornes dans toute la province, y compris dans les Laurentides, le long des rives nord et sud du Saint-Laurent, autour de la péninsule gaspésienne et dans l’est de l’Ontario. De plus, le gouvernement fédéral a aidé à l’installation de dizaines de bornes supplémentaires en ColombieBritannique, en Alberta, au Manitoba, en Ontario, au NouveauBrunswick et en Nouvelle-Écosse. Cette année, ils ont annoncé un investissement de 80 M $ de plus pour aider à compléter un réseau continu d’un océan à l’autre.
Le prix d’achat plus élevé des véhicules électriques est également un obstacle. Même si les économies annuelles de carburant de 1 000 $ à 2 000 $ peuvent aider à combler la différence à long terme, il peut être difficile pour certains de prioriser ces économies à long terme par rapport aux dépenses initiales requises. Heureusement, le gouvernement du Québec offre présentement un rabais de 8 000 $ pour l’achat d’un véhicule électrique, ce qui aide à réduire considérablement l’écart.
Malgré tous ces obstacles, la demande de véhicules électriques au Québec semble dépasser l’offre. Les listes d’attente de 6 mois ou plus sont courantes pour certains modèles, et même si certains adeptes sont prêts à attendre, cela peut certainement constituer un obstacle pour les clients plus traditionnels qui sont moins engagés. Pour y remédier, le Québec a promulgué une loi au début de 2018 qui oblige maintenant les constructeurs automobiles à vendre un nombre minimum de VE chaque année, semblable aux règles en vigueur en Californie et dans 9 autres États. Ceci devrait aider à assurer que les concessionnaires du Québec aient un inventaire de véhicules électriques suffisant pour que vous puissiez en essayer un si vous êtes curieux, et en ramener un chez vous le jour même si vous l’aimez!