Notre rôle de citoyens
par Benoît Bleau au nom du comité pour l’environnement (décembre 2021)
Comment avez-vous trouvé l’été qui vient de se terminer? Les canicules, le manque d’eau, et finalement, les pluies diluviennes! Le climat est vraiment déréglé et ce n’est plus seulement un beau discours, nous l’expérimentons tous d’une manière ou d’une autre. N’en déplaise aux climato-sceptiques, les changements climatiques sont bien réels. Nous observons nos politiciens contourner le problème et, personnellement, je trouve ça vraiment choquant. N’est-ce pas à eux de prendre les décisions dans l’intérêt des citoyens?
Face à cette situation, nous avons toujours le choix : nous croiser les bras et nous taire ou, faire notre part, même si elle est toute petite. Il peut sembler illusoire de tenter des actions face à l’ampleur du problème et en écoutant les spécialistes nous dire qu’il est trop tard. Mais, comme on dit, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir! Alors, si vous êtes du genre à agir plutôt qu’à vous fermer les yeux ou à les fixer sur votre écran, vous vous demandez certainement, comme moi, ce que nous pouvons entreprendre à notre niveau pour faire une différence. Une règle demeure toujours vraie : «Penser globalement et agir localement».
Si on cherche globalement une des principales causes des changements climatiques, nous réalisons que c’est l’activité humaine avec l’émission des gaz à effet de serre (GES). Bonne nouvelle! Si nous faisons partie du problème, nous faisons nécessairement partie de la solution. Nous pouvons donc, en changeant certaines habitudes, faire une différence.
Dans l’édition d’avril 2018, Jeff Turner nous proposait une solution à la principale source de GES: le transport. Une autre source se trouve dans nos sites d’enfouissement. La matière organique (déchets de table, feuilles mortes, déchets du jardin, boues d’épuration, etc.) quand elle est enfouie avec les déchets, se retrouve en situation anaérobique, c’est-à-dire en absence d’air, et en se décomposant, génère du méthane (CH4), un GES dont le potentiel de réchauffement est 21 fois supérieur au CO2. En 2013, le gouvernement du Québec a adopté une orientation visant à interdire, en 2020, l’enfouissement de toutes matières organiques (PACC2020.pdf). Cette date étant dépassée, le gouvernement a reporté la date butoir au 31 décembre 2022. La plupart des municipalités au Québec ont déjà adopté un programme pour rencontrer cet objectif. Il s’agit, dans presque tous les cas, d’une troisième collecte : les fameux bacs bruns que vous avez certainement remarqué à Montréal et dans d’autres municipalités. On ramasse ainsi la matière organique et la transporte dans un centre de compostage ou de biométhanisation : procédé de traitement biologique des matières organiques résiduelles par fermentation en absence d’oxygène. Comme ce procédé produit un biogaz qui contient du méthane, ce dernier peut être utilisé comme source d’énergie.
Il ne reste donc que 12 mois pour implanter une solution dans notre communauté. Pour l’instant, les élus du Village sont en réflexion pour une formule qui s’adapterait le mieux à sa situation. Quant au Canton, ses élus veulent opter pour le compostage à domicile. À vrai dire, c’est probablement la meilleure option pour cinq raisons.
- Ça diminue considérablement le volume des ordures. On dit qu’en moyenne, les matières putrescibles composent près de 50% de nos rebuts. Si on considère qu’un autre 45% peut être recyclé ou récupéré, les vrais déchets compteraient pour moins de 10% de nos rebuts!
- Ça éviterait les GES liés au transport de ces matières car, comme chacun les composterait chez lui, plus besoin de les transporter pour les enfouir ou les composter dans un centre spécialisé.
- Comme chacun est responsable de son compost, il y a moins de risques d’y retrouver des substances toxiques. C’est souvent le problème avec le compost issu des centres de compostage centralisés. On y retrouve toutes sortes de substances qu’on ne voudrait surtout pas avoir dans son jardin.
- Chacun bénéficierait d’une matière fertilisante qu’il pourra utiliser pour ses plates-bandes et son potager.
- Comme la collecte des déchets passerait de quatre à deux, et peut-être moins, par mois, nous serions en droit de nous attendre à une réduction des frais reliés au traitement des matières résiduelles d’autant. Mais pour qu’une telle stratégie fonctionne bien, il faut l’engagement de tous les citoyens et le soutien des municipalités en formation et fourniture d’équipement.
Sommes-nous tous prêts à relever ce défi? Plusieurs le font déjà. C’est à chacun de nous de faire savoir à nos élus ce que nous voulons pour l’avenir de notre coin de planète pour l’avenir de nos enfants et petits-enfants. Partagez-nous vos commentaires au envir.hemmingford@gmail.com